Bénin : le parlement veut voter les réformes électorales « le plus rapidement possible »
Le président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou a fait part ce jeudi de son empressement à voter les lois de réformes électorales, à l’issue du dialogue politique. Les personnes incarcérées depuis les violences qui avaient éclaté en mai après les élections législatives pourraient également être amnistiées.
« Des lois seront votées le plus rapidement possible », a annoncé Louis Vlavonou, le président de l’Assemblée nationale dans un entretien avec la presse. « Au total, entre cinq et six lois seront prises pour concrétiser toutes les décisions qui ont été prises au niveau du dialogue politique« , a-t-il expliqué.
La semaine dernière, le président Patrice Talon avait convoqué les partis politiques enregistrés dans le pays à un « dialogue politique » pour trouver des solutions à la crise politique qui secoue le pays depuis les élections législatives du 28 avril, auxquelles l’opposition n’avait pas pu présenter de candidats.
À l’issue des échanges, qui se sont tenus du 10 au 12 octobre, les représentants de neuf partis – dont la majorité proche du mouvement présidentiel – ont recommandé « l’amendement de la charte des partis politiques et du code électoral, dans l’optique de favoriser la participation de tous les partis politiques au processus électoral ».
Le chef de l’État a organisé cette rencontre sans inviter les principaux partis d’opposition. Jeudi matin, à l’ouverture de la séance, le président Talon a demandé « l’intervention du Parlement » pour « examiner les conclusions du dialogue politique ».
Le président de l’Assemblée nationale, dont les élus sont tous proches de la mouvance présidentielle, a également annoncé des mesures « d’amnistie » pour « tous ceux qui sont impliqués dans les événements issus des élections législatives d’avril et après, de juin, qu’ils puissent retrouver leur liberté et quiétude ».
Des dizaines de personnes sont toujours incarcérées après les manifestations de l’opposition qui ont fait une dizaine de morts par balles, début mai à Cotonou puis à la mi-juin, dans le bastion de l’opposition dans le centre du pays.
Dans les rangs de l’opposition béninoise, on craint que le Parlement tente de « faire passer en sourdine la révision de la Constitution et faire aboutir les réformes constitutionnelles » qui avaient été rejetées l’année dernière, s’emporte l’opposant Guy Mitokpè.
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