[Infographies] Le FMI s’attend à une croissance ralentie pour l’Afrique subsaharienne en 2020

Les prévisions de croissance de l’Afrique subsaharienne publiées par le Fonds monétaire international (FMI) le 18 octobre font état d’un ralentissement sous l’effet d’une poussée du protectionnisme.

Siège du FMI, à Washington. © Cliff Owen/AP/SIPA

Siège du FMI, à Washington. © Cliff Owen/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 18 octobre 2019 Lecture : 3 minutes.

Comment l’Afrique subsaharienne peut-elle « naviguer en période d’incertitudes » ? Telle est la question que se pose le FMI dans son rapport sur les perspectives de croissance publié le 18 octobre à Washington. Car le dynamisme économique de la zone faiblit et son taux de croissance moyen ne devrait pas dépasser 3,2 % en 2019 et 3,6 % en 2020, bien loin des 5 % réalisés au début des années 2010.

La fracture se confirme entre les pays qui ne disposent de produits de base (hydrocarbures, minerais) et qui croîtront au rythme de 6 %, et ceux dont la santé dépend de ces produits et qui ne devraient pas dépasser les 2,5 %.

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En conséquence, 24 pays verront le revenu par tête de leurs populations progresser plus rapidement que celui du reste du monde et 21 pays, moins vite.

Ralentissement pour les pays exportateurs de matières premières

Pour 2019, hormis le Soudan du Sud, en plein rattrapage (+7,9 %), les champions du développement demeurent le Rwanda (+7,8 %), la Côte d’Ivoire et le Ghana (+7,5 %) et l’Éthiopie (+7,4 %).

En queue de peloton, figurent le Zimbabwe (-7,1%), la Guinée équatoriale (-4,6 %), l’Angola (-0,3 %), la Namibie (-0,2 %) et le Burundi (+0,4 %). En raison de la petite accélération prévue en 2020, seuls la Guinée équatoriale (-5 %) et le Lesotho (-0,2 %) devraient pâtir d’une récession.

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L’inflation faiblira un peu, de 8,5 % en 2018 à 8,4 % en 2019 et 8 % en 2020, les pays de la zone franc se caractérisant par des taux nettement plus bas que ceux du reste de la zone (17,2 % pour l’Angola contre 1 % pour le Sénégal par exemple).

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Un contexte mondial délétère

Les causes de ce refroidissement sont bien connues, et le FMI les énumère : « menace d’une augmentation du protectionnisme, forte poussée du risque d’un renversement des flux de capitaux en raison d’un resserrement des conditions financières mondiales, ralentissement plus rapide qu’attendu en Chine et en zone euro ».

Des considérations régionales jouent aussi : « chocs climatiques, aggravation de l’insécurité, Ebola« , mais aussi « les débordements budgétaires pour des raisons électorales, un manque de réformes dans des pays clés », comportements qui pourraient ajouter aux déficits et « au fardeau des dettes ».

Ce dernier est devenu un risque majeur pour sept pays : Érythrée, Gambie, Mozambique, RDC, Sao Tomé-et-Principe, Soudan du Sud et Zimbabwe. Neuf autres risquent de connaître des difficultés : Burundi, Cap Vert, Cameroun, Centrafrique, Tchad, Éthiopie, Ghana, Sierra Leone et Zambie.

Attention aux arriérés de paiement des gouvernements

Outre les traditionnels conseils de modération budgétaire et de meilleure mobilisation des capacités fiscales, le Fonds formule le souhait que soient menées à bien les réformes qui permettront la réussite de la Zone de libre-échange continentale (Zleca) et qu’une meilleure gouvernance permette d’améliorer de 1 % la croissance moyenne de la région.

C’est à ces conditions que les 20 millions de personnes qui arrivent chaque année sur le marché du travail subsaharien obtiendront un emploi formel et normalement rémunéré.

Le FMI attire particulièrement l’attention des gouvernements sur les dégâts économiques causés par leurs arriérés de paiements qui mettent en difficulté banques et entreprises domestiques, publiques ou privées et qui découragent les investisseurs étrangers.

Il les appelle à mettre en place une stratégie de paiements basée sur une meilleure connaissance du stock de leurs impayés afin d’éviter une détérioration de leur économie car, selon plusieurs études, 1 % d’arriérés supplémentaires ampute la hausse du revenu par tête de 0,3 point de pourcentage. Un manque à gagner insupportable notamment dans les pays les plus pauvres.

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