Des bulles qui explosent

Publié le 21 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le 8 novembre, dans le « top ten » des ventes de livres en France, on relevait trois bandes dessinées : Largo Winch. La Loi du dollar (éditions Dupuis) de Jean Van Hamme, Astérix. Le ciel lui tombe sur la tête (Albert-René) d’Albert Uderzo, et Le Chat a encore frappé (Casterman) de Philippe Geluck. Trois ouvrages différents à beaucoup d’égards, mais dont le succès commun traduit l’engouement pour la BD.
En 2004, dix-huit albums ont dépassé les 100 000 ventes. Et, avec plus de 835 000 exemplaires, Nadia se marie, le dixième volume de la série Titeuf (éd. Glénat), s’est classé en deuxième position des meilleures ventes, toutes catégories confondues, talonnant Da Vinci Code (Lattès), le polar ésotérique de Dan Brown (857 000 exemplaires).
Même si elle n’occupe qu’une modeste part du marché français du livre (6,5 %), la BD affiche une santé éclatante, avec un taux de croissance de 5 % depuis dix ans. Et tous les records seront battus en 2005 avec le coup de force du médiocre « Astérix » sorti le 14 octobre dernier : 8 millions d’exemplaires dans vingt-sept pays en plus de vingt langues, dont 3,17 millions en français. En 2001, déjà, Astérix et la Traviata avait trouvé 2,8 millions d’acquéreurs dans l’Hexagone.
Pour vendre de telles quantités, toutes les recettes du marketing et du merchandising sont bien entendu mises en oeuvre. Associées à Hachette, les éditions Albert-René ont investi 700 000 euros dans le lancement de l’ouvrage.
Encore l’éditeur du célèbre Gaulois n’est-il qu’un petit acteur d’une profession dominée par une poignée de groupes. En tête, Média Participations, qui, avec les marques Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Kana, totalise 38,5 % des ventes. Suivent Glénat-Vents d’Ouest (21 %) et Flammarion, propriétaire de Casterman.
Mais la prospérité du secteur suscite les convoitises. Actes Sud, Editis, Hachette sont entrés dans la danse. Résultat, en une décennie, le nombre de nouveautés est passé de moins de cinq cents à plus de trois mille par an. La demande évolue également. Les ventes de mangas, ces fascicules en noir et blanc au format de poche, explosent. Elles représentaient 24 % des ventes de BD en 2004. Média Participations est passé lui aussi à l’heure japonaise avec « Naruto », une série qui fait fureur sur l’archipel nippon et dont il compte vendre 1 million d’exemplaires cette année.

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