Coentreprises du cinquantenaire

Un demi-siècle après l’indépendance du royaume, les entrepreneurs des deux pays renforcent leurs partenariats.

Publié le 21 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le 16 novembre 1955, le roi Mohammed V rentrait de son exil forcé à Madagascar, scellant la fin de la colonisation française et l’indépendance du Maroc, proclamée le 2 mars 1956. Cinquante ans après, son petit-fils Mohammed VI lance le grand chantier de la rénovation du royaume : plusieurs milliards d’euros seront nécessaires pour financer les projets d’infrastructures (train à grande vitesse, autoroutes, tramway, centrales électriques, industries modernes, tourisme balnéaire, gazoducs, ports…). En première ligne des pays partenaires : la France, comme d’habitude.
Inaugurant une série de manifestations économiques, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) et le Cercle d’amitié franco-marocain (CAFM) ont réuni, le 15 novembre, à Paris, plus de trois cents représentants de sociétés marocaines et françaises intéressées par les perspectives d’un « partenariat durable », non pas celui des délocalisations conjoncturelles mais celui d’un codéveloppement créateur d’emplois dans les deux pays. « Un partenariat win-win » (gagnant-gagnant), comme l’a expliqué le président de la CCIP, Pierre Simon. Cette journée sera suivie, selon Ousmane Seck, responsable du département Maghreb au sein de la CCIP, d’une série de séminaires sectoriels (le secteur financier en février 2006). À cela s’ajoute l’organisation, au Maroc, d’un salon de la ville et des collectivités locales et d’une grande exposition du savoir-faire français (8-11 mars 2006).
« Notre amitié est indéfectible », a déclaré Renaud Dutreil, ministre français des PME, à l’adresse de son homologue marocain, Salaheddine Mezouar. Le Maroc n’est plus, a-t-il reconnu, une chasse gardée de la France. « Mais la France ne craint pas la concurrence : elle est, de loin, le premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger dans le royaume. » Preuve chiffrée : trente-huit des grandes entreprises françaises qui font l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris sont présentes au Maroc. Auxquelles s’ajoutent une cohorte de PME : pas moins de cinq cents filiales françaises employant près de 75 000 personnes. Les échanges commerciaux sont assez équilibrés : la France achète pour 2,6 milliards d’euros et vend pour 2,8 milliards (25 % du commerce extérieur total du Maroc). Les investissements directs français représentent plus de la moitié (54 %) du total des IDE reçus par le Maroc entre 1999 et 2003 (4,5 milliards d’euros sur 8,3 milliards).
Soucieux de poursuivre cette idylle, les chefs d’entreprise présents – Saâd Bendidi (ONA), Khalid Oudghiri (Attijariwafa Bank), Mustapha Bakkoury (Caisse de dépôt et de gestion), Gérard Pélisson (Accor), Daniel Braun (Percall), pour ne citer qu’eux – ont parlé de la nouvelle phase, celle de l’intensification des relations industrielles. Signe des temps, à aucun moment on n’a utilisé le mot « assistance ».

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