[Tribune] Afrique du Sud : des armes de désinformation massive pour instrumentaliser les violences xénophobes
Les attaques xénophobes qui ont eu lieu à Johannesburg et Pretoria, début septembre, ont été instrumentalisées à travers une propagande, alimentée par une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux, visant à faire passer l’Afrique du Sud pour un pays hautement négrophobe et antipanafricain.
![Des résidents protestent dans les rues de Johannesburg, le 8 septembre 2019. © AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/09/10/sipa_ap22375942_000001-e1568908141937.jpg)
Des résidents protestent dans les rues de Johannesburg, le 8 septembre 2019. © AP/SIPA
![L’avocate camerounaise Julie Owono, directrice exécutive de l’ONG Internet sans frontières. © Alexandre Gouzou pour JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=80,height=80,fit=crop/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/12/18/owono.jpg)
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Julie Owono
Directrice exécutive d’Internet sans frontières, chercheuse au Berkman Klein Center for Internet and Society de l’Université d’Harvard (États-Unis).
Publié le 25 octobre 2019 Lecture : 4 minutes.
Les émeutes et les pillages qui ont visé des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Pretoria, les 2 et 3 septembre, causant la mort d’au moins sept personnes, ont provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Sous les hashtags #stopxenophobicattacks ou #XenophobiaSouthAfrica, des messages, des vidéos et des images d’exactions ont été massivement partagées sur le continent.
Face à l’ampleur de ces réactions, et comprenant que ces publications étaient souvent reprises par des faux comptes sur Twitter, le réseau Internet sans frontières a enquêté sur la propagation et l’écosystème informationnel autour de ces attaques xénophobes dans le Gauteng. Notre découverte est stupéfiante : une campagne de désinformation en ligne sans précédent, au Nigeria, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda, a intégré ces faits divers dans une stratégie de guerre informationnelle.
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