Aux urnes citoyens !
Publié le 21 novembre 2005 Lecture : 1 minute.
Après les événements qui ont secoué la Kabylie entre 2001 et 2004, les arouch, comités de villages et de tribus récusant les partis politiques fortement implantés dans la région, avaient élaboré la plate-forme d’el-Kseur, un document rassemblant les quinze revendications de la population kabyle et qui a servi de base au dialogue entamé en 2003 par le gouvernement et les arouch. Le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, s’était engagé à mettre en oeuvre l’ensemble des revendications de la plate-forme, dont l’organisation de nouvelles élections locales dans toutes les communes les ayant boycottées en mai 2002. D’où les municipales partielles du 24 novembre.
Après la protestation, la Kabylie a donc renoué, le temps d’une campagne électorale, avec l’activité politique. Fief traditionnel du doyen des partis d’opposition, le Front des forces socialistes (FFS, de Hocine Aït Ahmed), et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, de Saïd Sadi), la Kabylie a une nouvelle fois surpris les observateurs : la seule formation ayant eu la capacité de présenter une liste pour toutes les communes est le… FLN. Contrairement aux apparences, l’ancien parti unique est mieux implanté dans cette région, pourtant réputée allergique aux symboles du pouvoir central, que le FFS et le RCD, qui ont eu le plus grand mal à composer leurs listes faute de… candidats. Quant au Rassemblement national démocratique (RND, d’Ahmed Ouyahia), il a réussi à constituer suffisamment de listes pour jouer les trouble-fête. Même les islamistes du Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas, de Bouguerra Soltani) se sont lancés dans la course en sachant qu’ils ne pourront faire que de la figuration. Ce scrutin mobilise une dizaine de partis et quelques listes indépendantes inspirées, semble-t-il, par les arouch, dont les membres avaient pris l’engagement de s’abstenir de toute candidature… Malgré la brièveté des mandats des futurs nouveaux élus (dix-huit mois séparent ce scrutin des élections locales au niveau national), la campagne aura été âpre, les échanges de noms d’oiseaux entre partisans et détracteurs des candidats ayant fusé de toutes parts…
