Une Libérienne à Washington

Publié le 21 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

C’est une première : le département Afrique du FMI est désormais dirigé par une femme, la Libérienne Antoinette M. Sayeh (50 ans), qui remplace à ce poste le Béninois Abdoulaye Bio-Tchané. Ancienne ministre des Finances de son pays, celle-ci a le profil de l’emploi. Titulaire d’un diplôme de premier cycle en économie, d’une maîtrise de droit et d’un doctorat en développement international, cette mère célibataire peut se prévaloir d’une carrière politique et professionnelle bien remplie.
Elle a travaillé pendant une dizaine d’années à la Banque mondiale, où elle fut directrice de divers programmes (au Bénin, au Niger et au Togo), et collabora à la réforme de la fonction publique et à la gestion des finances publiques au Pakistan. Par la suite, son action à la tête des finances libériennes lui a valu un satisfecit du FMI. Elle est notamment parvenue à apurer les dettes de son pays à l’égard des institutions de Bretton Woods et de la Banque africaine de développement (BAD), avec l’aide, il est vrai, du FMI, qui, fin 2007, a convaincu ses membres de débloquer dans cet objectif 842 millions de dollars (575 millions d’euros). Du coup, le Liberia est redevenu éligible à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), ce qui devrait permettre de débloquer les mécanismes internationaux d’effacement de ses créances. La dette extérieure de ce pays s’élève à 3,7 milliards de dollars, dont 1,5 milliard pour le seul volet multilatéral.
Ce parcours convaincant a permis à Sayeh de supplanter tous ses concurrents, dont le plus sérieux a sans doute été le Tchadien Tidjani Thiam. Contrairement à ses collègues chargés de l’Amérique latine ou de l’Asie, le directeur Afrique du FMI doit, comme le rappelle un représentant du Fonds en Afrique de l’Ouest, « disposer, en plus de compétences économiques et financières, d’un poids politique affirmé afin de pouvoir discuter avec les dirigeants africains ».
Au Liberia, le départ d’Antoinette M. Sayeh va, à l’évidence, laisser un grand vide dont la présidente Ellen Johnson-Sirleaf s’efforce cependant de minimiser l’importance. « Cette nomination est avant tout un honneur pour notre pays », estime-t-elle.

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