L’Afrique vue depuis New Delhi, par Tom Albanese

Ex-patron du géant minier Rio Tinto, Tom Albanese pilote depuis mars 2014 le groupe indien Vedanta. « Jeune Afrique » tire le portrait de cet Américain qui s’offre une seconde carrière dans cette compagnie basée à New Delhi, qui cible l’Afrique. À lire dans le numéro 2792 du magazine, dans les kiosques à partir du 13 juillet.

En Afrique, le groupe Vedanta est présent en Zambie, au Liberia en Namibie et en Afrique du Sud. © DR

En Afrique, le groupe Vedanta est présent en Zambie, au Liberia en Namibie et en Afrique du Sud. © DR

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 11 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Vous venez de prendre la tête de Vedanta, premier groupe minier indien (12,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires à fin mars). Comment perçoit-on l’Afrique depuis New Delhi ?

Tom Albanese : Le marché indien ne cesse de grandir, et donc ses besoins en minerais et en hydrocarbures aussi. Des groupes locaux comme Vedanta, encore trop centrés sur l’Inde, cherchent à s’internationaliser davantage, en suivant notamment l’exemple d’Arcelor-Mittal pour faire face à cette demande (l’Indien Mittal Steel a fusionné avec le français Arcelor en 2006 NDLR).

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L’Afrique, qui a des liens économiques et culturels historiques avec l’Inde, est regardée avec beaucoup d’intérêt par les groupes basés à New-Delhi, souvent déjà présents en Afrique australe et à l’Est du continent. Pour s’y implanter, ils peuvent s’appuyer sur la volonté conjointe de l’Inde et des pays africains de diversifier leurs partenariats commerciaux et construire des relations sud-sud.

Dans le secteur des matières premières, les groupes indiens prendront-ils la même importance que ceux venus de Chine ?

La consommation de matières premières par la Chine reste largement supérieure, et pour longtemps, à celle de l’Inde. Mais, à la différence des groupes chinois, qui sont principalement des acheteurs de minerais et hydrocarbures, un groupe indien comme Vedanta se positionne sur tous les métiers de la chaîne minière : nous sommes actifs dans l’exploration, le développement et l’exploitation de projets extractifs, et dans le négoce. Et nous entendons le rester.

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Nous ne sommes pas des uniquement acheteurs ou des négociants, mais des miniers ! Sur le plan technique, on sent d’ailleurs en Inde une véritable soif d’apprendre pour se mettre au niveau industriel des meilleurs groupes miniers de la planète.

Quels sont les minerais et pays qui intéressent Vedanta sur le continent ?

Nous avons déjà un portefeuille diversifié en Afrique, nous avons investi depuis une dizaine d’années. Nous sommes présents dans le cuivre en Zambie, le fer au Liberia, le zinc en Namibie et le pétrole en Afrique du Sud. Nous sommes potentiellement intéressés par toutes les opportunités sur le continent : des gisements dans les métaux de base accessibles au niveau logistique et de nouveau champs pétrolifères offshore.

Nous ne nous interdisons pas d’aller en Afrique francophone, une zone que je connais déjà, par mon passé chez Rio Tinto en Guinée…

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