Or : en Tanzanie, Barrick achète la paix avec l’État pour 300 millions de dollars
Après deux ans de litige fiscal, le géant canadien de l’or a trouvé un terrain d’entente avec les autorités pour relancer son exploitation des sous-sols tanzaniens. Une répartition égale des bénéfices est désormais annoncée.
C’est un accord de raison qui vient d’être annoncé ce dimanche 20 octobre entre le gouvernement tanzanien et Barrick, le groupe canadien numéro un mondial de la production aurifère. Après deux ans de conflit, les deux entités se sont mises d’accord autour de l’exploitation des trois mines détenues par Barrick dans le pays (Bulyanhulu, North Mara et Buzwagi), dont le canadien a acquis en juillet la totalité des parts de l’ancien propriétaire, Acacia Mining, pour 1,2 milliard de dollars.
Selon le communiqué de Barrick, l’accord prévoit « le paiement aux autorités de 300 millions de dollars [268 millions d’euros] pour régler tous les différends fiscaux et autres ; la levée de l’interdiction d’exporter ; le partage à parts égales des futures bénéfices issus des mines ; et l’établissement d’un cadre international unique de règlement des différends, axé sur l’Afrique ».
Barrick et l’État partenaires via la société Twiga
Il implique aussi que Barrick forme une nouvelle société baptisée Twiga Minerals Corp, basée à Mwanza (dans le nord du pays), qui gérera les trois mines d’or du groupe canadien, et dont le gouvernement tanzanien va acquérir gratuitement une participation de 16 % de chacune des entités.
Depuis l’élection de John Magufuli à la présidence de la Tanzanie en 2015, une « guerre économique » est en cours contre les exploitants miniers étrangers accusés de ne pas verser suffisamment d’impôts et de redevances au pays. En 2017, Acacia s’était notamment vu infligée un redressement fiscal de 190 milliards de dollars pour des impôts, des pénalités et des intérêts impayés accumulés au cours des années précédentes, créant un climat glacial entre les autorités et la compagnie.
En cette période, Acacia Mining se trouvait être le plus important acteur aurifère du pays, avec un revenu annuel avoisinant le milliard de dollars.
« Une nouvelle ère pour de partenariat »
« Twiga fera de notre nouveau partenariat un exemple pour les autres entreprises minières qui veulent investir en Tanzanie », a ainsi déclaré Palamagamba Kabudi, le ministre tanzanien des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse à Dar es Salam, précisant que les détails de l’accord seraient soumis à l’examen du procureur général pour une signature aux alentours du 15 novembre 2019.
« La reconstruction de ces opérations après trois ans de destruction de valeur nécessitera beaucoup de travail, mais les progrès que nous avons déjà réalisés seront grandement accélérés par cet accord. Twiga donnera au gouvernement une visibilité et une participation totale aux décisions d’exploitation », a pour sa part indiqué Mark Bristow, PDG de Barrick Gold, saluant l’entrée dans « une nouvelle ère de partenariat productif » entre le gouvernement et sa société.
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