Afrique du Sud : fracassante démission du maire de Johannesburg
Le maire de Johannesburg, la plus grande ville d’Afrique du Sud, a annoncé lundi 21 octobre sa démission, claquant également la porte de l’Alliance démocratique, principale formation d’opposition du pays, en lui reprochant son approche de la question raciale.
Herman Mashaba, alors maire de Johannesburg. © AFP
Publié le 21 octobre 2019 Lecture : 1 minute.
« Je ne peux plus m’accommoder d’un groupe de gens qui pensent que la race n’est pas un critère pertinent dans le débat sur les inégalités et la pauvreté en Afrique du Sud », a justifié Herman Mashaba face aux journalistes.
Élu sous les couleurs de l’Alliance démocratique (DA), Herman Mashaba est devenu en 2016 le premier maire de la mégapole à ne pas être membre du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994. Cet homme d’affaires, aujourd’hui âgé de 60 ans, était jusque-là une des figures noires de la DA, longtemps considérée comme un parti de la minorité blanche du pays.
« Des positions opposées à mes valeurs »
Cause de sa démission : l’élection, à la tête du conseil fédéral de DA (une des instances dirigeantes du parti), de son ancienne cheffe, Helen Zille. Cette femme blanche, qui mène une fronde contre le patron du parti Mmusi Maimane, avait créé la polémique en saluant les aspects « positifs » du colonialisme.
« L’élection récente de Zille à la tête du conseil fédéral constitue une victoire pour des gens qui, au sein de la DA, défendent des positions diamétralement opposées à mes valeurs », a estimé Herman Mashaba.
Dirigée depuis 2015 par son premier chef noir, Mmusi Maimane, l’Alliance démocratique a remporté un succès historique aux élections locales un an plus tard en ravissant à l’ANC la tête de plusieurs municipalités emblématiques, dont Johannesburg, ainsi que la capitale politique sud-africaine, Pretoria. Mais le parti avait ensuite subi un échec en mai lors des élections générales en ne recueillant que 20,6% des voix, un score en nette baisse.
