Maroc Telecom affiche une croissance forte à domicile, plus timide sur le continent africain
Le leader marocain des télécommunications maintient sa croissance au Maroc comme sur le reste du continent. Mais si le parc d’abonnés fond en Mauritanie et au Mali, il s’élargit à vue d’œil en revanche au Niger et en Centrafrique.
Avec la publication de ses résultats pour les neuf premiers mois de 2019, l’opérateur Maroc Telecom fait preuve de performances en progression stable comparées à l’an passé. Son nombre de clients a progressé de 10,6 % pour atteindre 67,6 millions au 30 septembre 2019, porté notamment par une croissance de 15 % de son parc de téléphonie mobile hors Maroc (l’opérateur est implanté dans dix pays du continent, dont le Tchad depuis mars 2019).
Son chiffre d’affaires est en hausse modérée (+0,6 % pour atteindre 27 308 millions de dirhams, soit 2,5 milliards d’euros), mais c’est surtout l’Ebitda (indicateur proche de l’excédent brut d’exploitation) de l’opérateur qui témoigne de sa bonne année 2019, puisqu’il est en hausse de 4,9 % au cours des neuf premiers mois de 2018, pour s’établir à 14,4 milliards de dinars, ce qui permet au groupe de réaliser un bénéfice net de 4,6 milliards de dinars.
Sur le marché marocain, l’opérateur réunit 20,3 millions d’abonnés (+1,3 %), sachant qu’à la fin du premier trimestre 2019, il détenait 43 % des parts du marché devant Orange Maroc (35 %) et Inwi (22 %), selon les derniers chiffres de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications.
Trois fois plus rentable au Maroc que dans ses filiales africaines
Son Ebitda marocain a augmenté de 9,2 %, sachant que celui-ci représente 65 % de l’Ebitda total du groupe.
Sur le plan international, dans les 10 pays hors Maroc où l’opérateur est actif, son Ebitda progresse quant à lui de 2,8 %, malgré une hausse de 3 % des investissements du groupe par rapport à 2018, du fait du décaissement de 1,8 milliard de dirhams pour le paiement de licences précédemment obtenues au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Togo.
Il n’y a que trois cas dans lesquels ses performances sont négatives : au Mali, où le parc d’abonnés mobiles à la filière locale, Malitel, a diminué de 6,1 % (passant de 7,9 millions de clients en 2018 à 7,4 millions de clients en 2019) ; au Burkina Faso, où Onatel a perdu 0,4 % de ses 77 000 abonnés au service de téléphone fixe ; et en Mauritanie, où Mauritel a perdu 16,6 % de ses abonnés haut débit/fixe (passant de 12 000 abonnés en 2018, à 10 000 en 2019).
10 milliards de dirhams d’investissement à l’horizon 2019
A contrario, l’opérateur réalise de très bonnes performances en téléphonie mobile au Togo, au Niger et en Centrafrique, avec des hausses de respectivement 12,2 %, 20,9 % et 17,7 % d’abonnés.
Détenu à 53 % par l’émirati Etisalat et 23 % par le royaume du Maroc, l’opérateur téléphonique est côté simultanément à Casablanca et Paris. Fin août, il s’est engagé par la signature de sa sixième convention avec le gouvernement marocain à réaliser un programme d’investissement de 10 milliards de dirhams sur trois ans (2019-2021), pour « le développement et le renforcement de l’infrastructure de télécommunications, le déploiement du haut et du très haut débit mobile et fixe, et la création de nouveaux emplois au Maroc ».
En commentaire liminaire de cette présentation de résultats, Abdeslam Ahizoune, président du directoire du groupe, a principalement déclaré que Maroc Telecom « poursuit sa dynamique de croissance avec la hausse de ses revenus, notamment de la data, et l’amélioration de ses marges grâce à l’optimisation des coûts. Ces résultats confortent le groupe dans l’atteinte de ses objectifs annuels et confirment la rentabilité et la pertinence de son modèle économique ».
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan