RDC : manifestation contre la corruption à Kinshasa
Quelques centaines de personnes ont manifesté lundi 21 octobre dans les rues de Kinshasa, à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC), fer de lance de la contestation face au prédécesseur de Félix Tshisekedi. Objectif : lutter contre « l’impunité et l’impuissance de la justice » en République démocratique du Congo (RDC).
La manifestation devait avoir lieu samedi 19 octobre mais a été repoussée de 48 heures en raison de la campagne anti-insalubrité. Lundi, les manifestants se sont donc rassemblés en différents points de la capitale à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif proche de l’Église catholique à l’origine de marches étouffées dans le sang pour obtenir le départ de l’ex-président Joseph Kabila, début 2018.
Des ténors CLC et de l’opposition ont été vus à des points de ralliements notamment à la paroisse Saint Joseph à Kalamu (centre), à Ndjili (est) ou encore au quartier Kingabwa (nord). Cette manifestation est la première du CLC sous le mandat de l’ancien opposant Félix Tshisekedi, investi président en janvier. Toutefois, elle n’a pas drainé autant de monde lorsque ce collectif appelait à des manifestations contre Joseph Kabila.
La première colonne de manifestants conduite par les ténors du CLC a traversé trois communes populaires du centre de Kinshasa, alors que le secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC) Eve Bazaiba était à la tête des manifestants du quartier pauvre de Kingabwa.
Affaire des 15 millions de dollars
« Moyibi toboyi, 15 000 000$ Ezonga na caisse » (« nous nous opposons au vol, que les 15 millions de dollars retournent dans la caisse » de l’État), pouvait-on lire sur les t-shirts portés par des manifestants, tandis que des banderoles affichaient : « Non à l’impuissance de la justice », « où sont nos 15 millions de dollars ? ».
« Nous ne voulons plus de la corruption, pas d’impunité et non plus une justice en déliquescence », a déclaré de son côté Isidore Ndaywel, historien et coordonnateur du CLC.
En juillet, une enquête de l’Inspection générale des Finances (IGF) qui parle d’ »irrégularité » a révélé que 15 millions de dollars d’argent public n’ont pas été versés au Trésor public, mais sur un autre compte. Ces 15 millions correspondent à une retenue de 15% prélevée sur une somme de 100 millions versée par l’État à sept compagnies pétrolières (dont Total) pour compenser le gel des prix à la pompe.
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