On remet les compteurs à zéro

À Antananarivo, le secrétaire d’État français à la Coopération tentera de rétablir la confiance entre les deux pays.

Publié le 21 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Le secrétaire d’État français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, s’envolera, le 22 juillet, pour une visite de deux jours à Madagascar, au cours de laquelle il rencontrera notamment le président Marc Ravalomanana. Objectif avoué de ce voyage : « remettre les compteurs à zéro entre Paris et Antananarivo », et « circonscrire l’épisode Gildas Le Lidec ». Le président malgache, terriblement superstitieux, a exigé et obtenu le rappel de cet ambassadeur de France, pourtant considéré comme un des meilleurs éléments du Quai d’Orsay. Il était persuadé que la présence du diplomate, passé par Kinshasa au moment de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, en janvier 2001, et par Abidjan, en novembre 2004, au moment des heurts entre les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et la force française Licorne, allait lui « porter malheur ».
Marc Ravalomanana, qui avait été reçu le 14 avril dernier à l’Élysée par Nicolas Sarkozy, attendait, depuis cette date, la visite d’un ministre français, et s’était offusqué de l’annulation de celle d’Alain Joyandet, fin avril, provoquée par le décès d’Aimé Césaire. Début juin, il avait manifesté sa mauvaise humeur en réservant un accueil glacial à Pierre-André Wiltzer, ancien ministre de la Coopération et actuel président du conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD).
Joyandet, qui arrivera donc en terrain miné, pourrait avoir à aborder la question de la candidature malgache à l’organisation de l’édition 2010 du sommet de la Francophonie. Un dossier épineux. Antananarivo, aujourd’hui la seule ville officiellement candidate, est loin de faire l’unanimité. Car l’attitude des autorités malgaches à l’égard du français est particulièrement ambivalente. Le président Ravalomanana prononce fréquemment ses discours en anglais. Et sa réforme du système éducatif décidée le 8 juillet va se traduire par une malgachisation totale de l’enseignement primaire. Elle achèvera de déprécier la langue de Molière, reléguée au rang de seconde langue, à égalité avec l’anglais.
« Notre choix n’est pas arrêté, mais, s’il veut l’emporter, Ravalomanana devra prouver la cohérence de sa démarche francophone. ÂTana est maintenant en balance avec Kinshasa », commente une source diplomatique française. La capitale de la RD Congo est maintenant en embuscade. Les autorités congo­laises n’ont pas encore formellement fait acte de candidature, mais le président ­Joseph Kabila a longuement conversé avec Abdou Diouf, le secrétaire général de la Francophonie, le 16 juillet, à ParisÂ

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