Au Mali, la multiplication des attaques renforce le sentiment anti-français
L’euphorie qu’avait provoqué l’arrivée des troupes françaises au Mali en 2013 a laissé place à un sentiment anti-français de plus en plus fort au sein d’une partie de la population, lassée par une guerre qui s’éternise.
En 2013, les blindés français qui arrivaient au Mali, dans la région de Sikasso, depuis la Côte d’Ivoire, étaient accueillis en héros par une foule en liesse. Tout au long de leur passage sur les routes maliennes, les villageois applaudissaient les soldats français jusqu’à leur arrivée dans le nord du pays. Six ans plus tard, l’ambiance n’est plus la même et les populations du Centre et de Bamako n’hésitent plus à accuser les militaires de la force Barkhane et les Casques bleus de l’ONU d’être complices des jihadistes.
« C’est la France qui a attaqué nos soldats »
Le sentiment anti-français au Mali, déjà fortement présent, a resurgi avec vigueur après l’attaque contre le camp de Boulkessi, sous le commandement du G5 Sahel, lors de laquelle au moins 41 soldats maliens ont été tués, le 30 septembre dernier. « Comment des centaines d’hommes ont pu échapper aux drones de surveillance de l’armée française ? », s’interroge Oumar Traoré, un habitant de Bamako. Affirmant que des armes « sophistiquées » ont été utilisées contre l’armée malienne, il ose même le raccourci : « C’est la France qui a attaqué nos soldats », accuse-t-il.
Si ces théories complotistes font florès, l’omniprésence – notamment militaire – de la France en territoire malien est aussi régulièrement pointée du doigt par des responsables politiques ou des leaders de la société civile, au risque, parfois, de commettre quelques approximations.
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