Merkel en Terra incognita

Angela Merkel n’a pas perdu son temps. Trois jours après avoir participé au lancement à Paris de l’Union pour la Méditerranée (UPM), la chancelière allemande s’est rendue à Alger pour une visite de deux jours (16-17 juillet) au cours de laquelle l’économie a pris le pas sur la politique. Son pays, a-t-elle expliqué, s’efforce de « prendre pied dans une région où il est traditionnellement peu influent » – business is business -, mais en évitant soigneusement de susciter des malentendus avec l’allié français.

Publié le 21 juillet 2008 Lecture : 1 minute.

Reste que cette visite, la deuxième d’un chancelier allemand depuis celle de Gerhard Schröder en octobre 2004, avait clairement pour objectif de commencer à rattraper le retard pris sur les Français et les Italiens. Le montant des échanges commerciaux de l’Allemagne avec l’Algérie n’a pas dépassé 2,1 milliards d’euros en 2006, contre 8,2 millions pour la France et 4,3 millions pour l’Italie.
Outre la signature de deux accords de partenariat dans l’industrie et la formation, les Allemands peuvent se satisfaire d’avoir décroché le contrat pour la construction de la Grande Mosquée d’Alger. Montant : 3 milliards de dollars. Dix-sept bureaux d’études étaient sur les rangs, mais c’est le consortium formé par KSP-Engel und Zimmermann et Krebs und Kiefer & Partners International qui l’a emporté, au grand dam du français Architecture-Studio et du franco-britannique ATPS/Atkins.
L’Allemagne, qui dépend à 80 % de la Russie et de la Norvège pour ses approvisionnements en gaz naturel, souhaite par ailleurs diversifier ses fournisseurs et s’intéresse de près à l’Algérie – même si rien de concret n’a encore été conclu. Et elle ne désespère pas de convaincre la marine algérienne d’acheter des frégates Bremen, même si la concurrence avec les Français, les Russes et les Britanniques est rude.

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