« Les Maliens parlent aux Maliens »
Après de nombreux rendez-vous manqués, les chefs de la rébellion touarègue au Nord-Mali et une délégation gouvernementale dirigée par le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale, ont entamé le 17 juillet, à Alger, des discussions sous les auspices du facilitateur algérien, l’ambassadeur Abdelkrim Gheraïeb.
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Sans préjuger de leur succès, l’ouverture de ces négociations soulève un vent d’optimisme à Bamako. D’abord parce qu’elles marquent le retour en scène de l’Algérie, puissant voisin du Nord et partenaire traditionnel du Mali dans le dossier touareg. À l’origine de cette éclipse de plusieurs mois, la colère du président Abdelaziz Bouteflika face une campagne de presse hostile menée par un quotidien réputé proche du président Amadou Toumani Touré. Le malentendu a fini par être dissipé. Autre signe encourageant, la représentativité des chefs rebelles réunis à Alger. Les négociateurs touaregs ont en effet la légitimité suffisante pour s’engager et engager l’ensemble de la communauté dans un processus de paix irréversible.
La troisième raison de l’enthousiasme bamakois est sans doute la plus importante. Pour la première fois depuis l’apparition du phénomène de l’irrédentisme touareg, c’est-à-dire depuis l’indépendance du pays, en 1960, rebelles et gouvernants discutent directement. Tous les pourparlers antérieurs, de 1963 à nos jours, se sont déroulés de manière indirecte, le facilitateur faisant la navette entre les protagonistes. « Les Maliens parlent aux Maliens », se réjouit-on de Kidal à Bamako.
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