Les jeunes de Gafsa avaient raison

Publié le 21 juillet 2008 Lecture : 1 minute.

Le « coup de grisou » social (voir J.A. n° 2475) qui touche depuis janvier dernier le bassin minier de Gafsa, dans le sud-ouest de la Tunisie, a bien été provoqué par des irrégularités commises par des responsables d’une entreprise étatique, en l’occurrence la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). C’est ce qu’a reconnu le chef de l’État tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, le 16 juillet, lors d’une session extraordinaire du Conseil général du gouvernorat de la région, consacrée à son développement. « Il vient de se produire, dans certaines délégations du bassin minier, des événements dus à des irrégularités commises par les responsables de la CPG », a-t-il déclaré, en faisant référence à des accusations déjà portées par les jeunes de Gafsa contre les responsables de l’entreprise. Alors qu’ils espéraient beaucoup des embauches de la CPG pour trouver du travail dans une zone particulièrement touchée par le chômage, ces derniers ont accusé les responsables de la société d’avoir favorisé le recrutement de candidats issus d’une autre région du pays. Leur mécontentement a dégénéré en affrontements avec la police, qui ont fait un mort et une vingtaine de blessés, le 6 juin, lorsque celle-ci est intervenue pour lever les sit-in et empêcher les pillages. Depuis, l’ordre a été rétabli par l’armée, appelée en renfort.
Pour tenter de calmer les esprits, le PDG de la CPG ainsi que des responsables politiques régionaux ont été limogés. Mais le 22 juin, plusieurs syndicalistes du bassin minier, dont Adnane Hajji, leur porte-parole, ont été arrêtés. Ils sont accusés de « trouble à l’ordre public et de dégradation de biens d’autrui ». Pour favoriser la création d’emplois dans la région désertique et enclavée de Gafsa, Ben Ali a simultanément annoncé une série de mesures destinées à promouvoir l’investissement.

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