Ils répondent à Béchir Ben Yahmed

Chaque semaine, l’éditorial de BBY suscite de nombreuses réactions, postées sur son blog ou envoyées par courrier postal et électronique. En voici quelques-unes traitant de la longévité des chefs d’État africains au pouvoir et de la limitation de leurs ma

Publié le 21 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Consensus au Burundi
– Je souhaite rectifier une erreur concernant la liste des pays ayant limité le nombre des mandats présidentiels qu’une même personne peut exercer (« Ce que je crois » du J.A. n° 2475). Si BBY disposait de la documentation nécessaire sur le Burundi, il se serait aperçu que l’article 96 de la Constitution de ce pays, datant du 18 mars 2005, dispose que « le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois ».
On peut même affirmer qu’il y a un consensus national sur la question puisque les deux Constitutions précédentes (celles du 20 octobre 2004 et du 13 mars 1992) contenaient déjà mot pour mot la même disposition. Sans doute les Barundi ont-ils suffisamment pris conscience des effets de l’usure du pouvoir après tant de crises et d’instabilité !
Enfin, précisons quand même que je ne partage pas l’optimisme de BBY, compte tenu de l’état de gouvernance démocratique de mon pays. Le principe de limitation des mandats présidentiels ne constitue pas un critère suffisant pour inscrire les pays qui l’adoptent « au futur Panthéon de la démocratie africaine ». Loin s’en faut : des « antidémocrates » peuvent se succéder, par exemple, tous les dix ans !
Laurent Nzeyimana, ancien ministre burundais de la Justice et avocat, par courriel

Tous des parvenus !
– L’histoire de nos présidents africains n’est pas étonnante, car ces derniers sont des parvenus qu’on peut classer comme suit (la liste n’est pas exhaustive) :
– 1re catégorie : les vieux qui se targuent d’avoir libéré leurs pays du joug colonial et qui veulent gouverner à vie, croyant que sans eux les colons seraient de retour ;
– 2e catégorie : les putschistes propulsés par leurs armées fidèles et qui croient que, tant que le fusil existera, personne d’autre ne gouvernera ;
– 3e catégorie : les ex-rebelles, propulsés par le maquis et qui, croyant qu’ils ont longtemps été oubliés et lésés, pillent, volent, violent, etc. ;
4e catégorie : les vrais démocrates modernistes, qui sont toujours assassinés au lendemain de leur victoire, sans réaliser leurs rêves.
Conclusion : c’est l’avidité du pouvoir qui tue les dirigeants africains, et c’est le peuple qui en subit les conséquences.
Fruitmur, sur le blog de BBY

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Sans se faire mordre…
Je me souviens avoir entendu BBY dire que le pouvoir est un « serpent venimeux que l’on vous jette entre les mains ». Le garder ou le lâcher présente toujours un grand danger et nécessite, en Afrique, un savoir-faire exceptionnel. C’est à cause de cette exception que certains de nos chefs d’État ne savent pas comment le lâcher sans se faire mordre. Comme BBY l’a bien décrit, certains l’ont fait et d’autres y seront obligés, en raison des différentes Constitutions de leurs pays.
Issa Yacouba, sur le blog de BBY

La RDC aussi
– À moins d’une erreur de lecture, BBY omet la République démocratique du Congo dans la liste des pays africains qui ont interdit à leur président de briguer plus de deux mandats successifs. L’article n° 70 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 dispose en effet que « le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Pépin Kalambale, juriste, par courriel

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