Présidentielle au Botswana : victoire du président sortant Mokgweetsi Masisi

Le président sortant a été réélu ce vendredi, à l’issue d’un scrutin où sa formation politique, le Parti démocratique du Botswana (BDP), avait été mise en difficulté par l’ancien chef de l’État Ian Khama.

Le président sortant Mokgweetsi Masisi, ici lors d’un meeting le 5 avril 2019, a été réélu à la tête de l’État le 25 octobre 2019. © Sello Motseta / AP / SIPA

Le président sortant Mokgweetsi Masisi, ici lors d’un meeting le 5 avril 2019, a été réélu à la tête de l’État le 25 octobre 2019. © Sello Motseta / AP / SIPA

Publié le 25 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

Au terme de deux jours de dépouillement, Mokgweetsi Masisi, 58 ans, a été proclamé élu pour un mandat de cinq ans dès la confirmation que son Parti démocratique du Botswana (BDP) avait obtenu la majorité absolue des 57 sièges du Parlement.

« Moi, Terrence Rannowane (…) j’ai l’honneur de déclarer à la nation du Botswana et au monde que le Dr Mokgweetsi Eric Keabetswe Masisi est élu président de la république du Botswana », a déclaré le « chief justice ».

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Agé de 58 ans, Mokgweetsi Masisi dirigeait le pays depuis avril 2018 et la démission de Ian Khama, conformément à la Constitution du pays qui limite à dix ans le mandat des chefs de l’État.

Duel de chefs

À la tête du pays depuis son indépendance en 1966, le parti du président sortant était pour la première fois menacé de perdre sa majorité au Parlement lors de ce scrutin à cause d’une fronde lancée par son prédécesseur.

Quelques mois après sa retraite, Ian Khama a reproché à son successeur de revenir sur certaines de ses décisions emblématiques, comme l’interdiction de la chasse aux éléphants sauvages, et l’a accusé de dérive autoritaire.

« Nous avons des dirigeants devenus ivres de pouvoir », avait-il expliqué quelques jours avant le scrutin dans un entretien accordé à l’AFP. « Notre démocratie est menacée par un tsunami de la même veine que ce que fait (le président américain Donald) Trump dans son pays ».

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Résolu à lui faire mordre la poussière, Ian Khama a claqué la porte du BDP, créé un nouveau parti qui a présenté des candidats aux législatives et appelé à voter pour l’opposition.

BDP fragilisé

Cette guerre des chefs a fragilisé la position du parti au pouvoir, en perte de vitesse depuis les élections générales de 2014 où il réalisé le plus mauvais score de son histoire en tombant sous la barre symbolique des 50% des voix.

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Mokgweetsi Masisi s’était toutefois déclaré persuadé de l’emporter. « On doit gagner », avait-il déclaré mercredi en votant dans son village natal de Moshupa (sud), « j’en suis aussi sûr que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest ».

Jusque-là cantonnée dans l’opposition, la Coalition pour un changement démocratique (UDC) espérait prendre sa revanche, arguant des difficultés économiques du pays.

Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de plus de 8.000 dollars largement nourri par ses diamants, le Botswana est un des pays les plus riches du continent. Mais il est aussi un des plus inégalitaires, avec un taux de chômage de 18%.

« Il est possible que nous soyons à l’aube d’un jour totalement différent, d’un avenir totalement différent », avait lancé mercredi son chef, Duma Boko.

Aucun des partis en course n’a réagi immédiatement vendredi à la victoire annoncée de Mokgweetsi Masisi.

Le dépouillement des suffrages se poursuivait dans les circonscriptions législatives dont les résultats n’ont pas encore été confirmées par la Commission électorale (IEC). Ils devaient être rendus publics plus tard dans la journée.

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