Gardez-moi de mes amis !
Pour dénoncer les mensonges de la droite conservatrice à l’encontre d’Obama, un hebdomadaire américain joue la carte de l’humour. Mais se prend les pieds dans le tapis.
Publié le 21 juillet 2008 Lecture : 1 minute.
Organe quasi officiel de la gauche libérale, l’hebdomadaire The New Yorker a cru bien faire. Pour dénoncer « la campagne de peur et de désinformation » menée par la frange la plus conservatrice de la droite américaine contre Barack Obama, il publie en couverture de son numéro du 14 juillet une caricature du candidat démocrate à l’élection présidentielle, flanqué de Michelle, son épouse, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. Lui porte turban, babouches et abaya blanche – allusion aux convictions musulmanes que certains feignent de lui prêter. Elle a revêtu la panoplie d’Angela Davis : coiffure afro, pantalon de treillis et kalachnikov en bandoulière – référence à son passé d’activiste black. Au mur trône un portrait d’Oussama Ben Laden, tandis que, dans la cheminée, un drapeau américain se consume lentement Intellectuel, non ?
Résultat : un fiasco. En pleine campagne électorale, dans un pays où, selon un sondage Newsweek, 39 % des personnes interrogées restent convaincues que le sénateur de l’Illinois a jadis fréquenté une école coranique indonésienne, ce type d’humour au second degré risque, hélas, de se retourner contre son bénéficiaire supposé. En dehors du New Yorker, qui ne sait que l’électeur de base a tendance à tout prendre au premier degré ? Beau joueur, John McCain, l’adversaire républicain d’Obama, a jugé le cartoon « totalement inapproprié ».
