Black-out
Bangui, unique localité électrifiée de la République centrafricaine, vient de vivre trois semaines pratiquement sans courant. Les trois centrales du barrage de Boali, à 80 km de la capitale, sont quasiment hors d’usage. Les turbines de Boali 3, qui datent de la fin des années 1980, ne fonctionnent pas. Celles de Boali 2, inaugurées en 1974, ont été frappées par la foudre le 24 juin (les câbles des paratonnerres ont été volés). Reste celles de Boali 1, mises en service à la fin de l’époque coloniale et qui ne tiennent plus que par l’ingéniosité de ses techniciens bricoleurs.
Résultat : alors qu’il faudrait 23 mégawatts pour alimenter Bangui, 5 MW sont disponibles. Seuls les patients disposant de groupes électrogènes portatifs susceptibles de permettre aux chirurgiens de travailler peuvent être opérés à l’hôpital, dont la morgue n’est plus réfrigérée.
Pour remédier à cette situation, aboutissement de décennies de mauvaise gouvernance, le président Bozizé s’est tourné vers les Chinois, censés fournir de nouvelles turbines. Mais ces derniers, après avoir signé un contrat de 100 millions de dollars, tardent à l’exécuter. Entre-temps, la BAD et l’Agence française de développement, qui n’ont pas apprécié l’initiative du chef de l’État, ont gelé leur offre d’assistance.
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