Un long voyage

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Le continent africain a donc, les 10, 11 et 12 juillet, à Maputo, capitale du Mozambique (« un chouette pays », aux dires de Francis Kpatindé), doté l’Union africaine, qui regroupe de jure ses 52 États membres, des institutions qui vont lui permettre de fonctionner.
Si tout n’est pas en place, rien, désormais, ne s’oppose au bon fonctionnement d’une Union africaine qui a l’ambition de s’édifier sur le modèle de l’Union européenne.
Entre les deux Unions, une différence de taille : à sa création, il y a près d’un demi-siècle, l’européenne ne comptait que six pays, et encore ceux-ci ne prétendaient-ils alors qu’à un rapprochement économique partiel. Ils ont patiemment approfondi leur union et l’ont élargie de proche en proche, par intégration des prétendants à l’Union et prudente cooptation.
Les Africains ont, eux, décidé de rassembler dès le départ tous les États du continent. Ils ne sont tenus qu’à payer une cotisation, ce que certains « oublient » de faire, ne cèdent aucun des attributs de leur souveraineté, mais promettent de le faire.
Pourquoi pas si, à l’instar des Européens, ils entreprennent le long voyage qui mène à l’Union en sachant qu’on ne peut l’accomplir qu’avec la plus grande lenteur pour ne laisser personne en route, en obtenant la solidarité effective des riches avec les pauvres, des bien portants envers les malades et la compréhension des raisonnables, qui devront calmer les excités au lieu de les rejeter.

Pour réussir, les Africains doivent commencer par se dire qu’ils n’ont, certes, pas de temps à perdre puisqu’ils ont pris, après bien d’autres, le parti et le chemin de l’Union, mais qu’il leur faudra néanmoins plusieurs décennies, voire un siècle, pour construire pierre après pierre, sur des bases saines et fortes, un édifice solide.
Et, pour commencer, l’Union africaine doit s’occuper sérieusement de ce dont l’OUA, à laquelle elle succède, ne s’est guère souciée :
L’économie, pour extirper l’Afrique de la pauvreté, la faire exister et lui redonner une place dans les échanges mondiaux.
Le sida et le paludisme, qui doivent cesser de singulariser ce malheureux continent, d’empêcher ses enfants de vivre et de travailler.
Les guerres civiles ou de voisinage, qui absorbent, sans aucune finalité digne de ce nom, ses maigres ressources et les énergies d’une bonne partie de sa jeunesse.
Par quoi commencer ? Au point où en sont les choses, il n’y a, hélas ! pas de choix à faire : il faut, dès que possible, s’attaquer simultanément à ces trois chantiers.

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