Toujours plus de sécurité

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Le 16 juillet, les autorités américaines ont annoncé la mise en application d’une des lois du Patriot Act, voté en octobre 2001 et destiné à colmater des frontières jugées par trop poreuses après les attentats du 11 septembre. À l’heure actuelle, le Visa Waiver Program (VWP) dispense de visa d’entrée aux États-Unis les ressortissants de vingt-sept pays « amis » : les quinze membres de l’Union européenne, Andorre, l’Australie, Brunei, l’Islande, le Japon, Monaco, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, Saint-Marin, Singapour, la Slovénie et la Suisse. Seule condition : que leur passeport soit valide plus de six mois et que leur séjour dure moins de quatre-vingt-dix jours.
À compter du 1er octobre 2003 (aucun délai ne sera accordé par le département d’État), les bénéficiaires de ce programme devront en outre impérativement être munis d’un passeport « sécurisé ». Ces documents, qui existent depuis longtemps aux États-Unis, se caractérisent par une ligne de chiffres codés inscrite au bas de la page faisant mention de l’identité du titulaire, page elle-même recouverte d’un film plastique à hologramme. Scannées par ordinateur lors de l’enregistrement à l’aéroport de départ, ces données sont immédiatement transmises aux douanes américaines, qui peuvent ainsi vérifier et l’authenticité du document et l’identité du propriétaire.

Parce qu’il est de leur propre intérêt d’avoir des passeports sécurisés, beaucoup de pays commencent à en délivrer. La France, par exemple, s’y est mise dès 2001. Reste que la mesure américaine implique une adaptation peu réalisable dans le temps imparti. La plupart des consulats français à l’étranger ne disposent pas aujourd’hui des stocks de documents nécessaires, et il y a encore en circulation nombre de passeports « ancienne formule » valides jusqu’en 2005. Si une campagne de presse sérieuse n’est pas menée par les ministères des Affaires étrangères des vingt-sept pays concernés, cela risque rapidement d’être la panique.
C’est déjà le cas de la Belgique, qui a été priée par les autorités américaines de se plier à leur demande dès le 15 mai, exigence fondée sur le vol de 32 000 passeports belges au cours de ces dernières années. Chaque jour, au consulat américain de Bruxelles, une quinzaine de personnes s’étant vu refouler au moment de l’embarquement viennent chercher un visa en urgence.

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Le VWP, mis en oeuvre en 1988 pour attirer davantage de touristes aux États-Unis, pourrait à terme être remis en question. Plusieurs pays comme l’Argentine ou l’Uruguay ont déjà été exclus de son champ d’application depuis septembre 2001. Aux États-Unis, certains militent pour une suppression pure et simple du programme, arguant que les terroristes peuvent tout aussi bien venir de nations considérées comme « sûres », à l’image du Français Zacarias Moussaoui, accusé d’avoir participé aux attentats du 11 septembre, ou du Britannique Richard Reid, « le terroriste à la chaussure ».

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