Maroc : Fatima El Hassani devient la deuxième femme présidente de région

Élue lundi 28 octobre à la tête du conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’ex-journaliste Fatima El Hassani succède à Ilyas El Omari, son ancien mentor et chef de son parti, le PAM. Un lourd héritage qu’aucune autre formation politique n’a voulu assumer.

Fatima El Hassani, nouvelle présidente de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. © Facebook

Fatima El Hassani, nouvelle présidente de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. © Facebook

fahhd iraqi

Publié le 28 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

À conseil exceptionnel, président de séance exceptionnel. Ce lundi 28 octobre, c’est Mohamed Mhidia, wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui a piloté la session élective du conseil régional. Le ministère de l’Intérieur avait ouvert, le 17 octobre, les candidatures pour le poste de président après la démission d’Ilyas El Omari, en perte d’influence depuis plusieurs mois. Ce dernier était d’ailleurs le grand absent des 63 élus régionaux présents à cette session, qui a finalement abouti à l’élection de Fatima El Hassani pour succéder à son ancien mentor.

Malgré sa proximité avec le « courant de l’avenir », qui conteste le pouvoir de l’actuel secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Hakim Benchamach, l’ancienne syndicaliste et journaliste à l’agence de presse officielle MAP a pu rallier les voix de son parti (18) et celles des alliés de ce dernier depuis 2015. « En même temps, aucune formation n’avait envie d’assumer l’héritage de la période El Omari. Encore moins à deux ans de nouvelles élections », explique à Jeune Afrique un bon connaisseur des rouages du Conseil de la région.

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Désistements

Effectivement, ni l’Istiqlal ni le Rassemblement national des indépendants (RNI, présidé par le puissant ministre et grand patron Aziz Akhannouch) n’ont manifesté d’intérêt pour le poste. Même les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) sont restés assez timide dans leur démarche, Saïd Khairoune ne présentant que tardivement sa candidature, avant de se désister à la dernière minute.

Les alliances au niveau national sont différentes des arrangements à l’échelon local

« Le parti a compris qu’il n’avait aucune chance de remporter cette élection. Avec les quatre autres membres de la coalition gouvernementale, il aurait pu se procurer une majorité (36 sièges), mais l’alliance au niveau national est différente des arrangements à l’échelon local », justifie une source proche du PJD – qui n’exclut pas de voir l’influence de sa formation se renforcer dans le nouveau bureau.

Contexte difficile

Fatima El Hassani, secrétaire général du bureau sortant, s’est finalement retrouvée candidate unique. Elle devient ainsi la deuxième femme présidente d’une région du royaume, après l’élection en juillet dernier de Mbarka Bouaida à la tête du conseil régional de Guelmim-Oued Noun.

Elle prend elle aussi les rênes du conseil dans un contexte difficile, puisqu’elle devra relancer la machine des instances régionales grippée depuis quelque temps, comme en témoigne le récent report de la réunion de la commission de suivi de l’action de l’Agence régionale d’exécution des projets.

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Tanger-Tétouan-Al Hoceima est la troisième région la plus importante du pays, avec une contribution au Produit intérieur brut (PIB) de plus de 10 %. Son conseil régional tourne avec un budget d’environ 700 millions de dirhams (65 millions d’euros).

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