« Éloge du plagiat »

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 1 minute.

«Qui a dit que le plus beau jardin est une armoire remplie de livres ? Des livres jusqu’au plafond. De la nourriture et j’ai faim. Si, par charité, chaque écrivain me file un paragraphe, je l’aurais mon livre sur Ali, le Plagiaire et le Plagiat. Croyez-moi, personne ne s’y opposera. Et je ferais ça en douceur, sans dégâts. Je connais le chemin. Nikos Kazantzaki, ta Lettre au Gréco n’est pas un livre, c’est un dictionnaire. Un guide. Des balises pour garder le cap. Tout est à prendre. Chaque phrase est un diamant à soixante-dix facettes. Tu n’aurais jamais pu m’éblouir. Pourquoi chercher un livre, alors que tu l’as déjà écrit. Tu es passé avant et tu as raflé le gros du lot. Je t’attends au détour et je te détrousse. Les gens ne lisent pas, et lorsqu’ils lisent, ils ne retiennent rien. Et avec des petits rajouts, un point par-ci, un nom par-là et ton texte sera mien. J’ai tous les droits, tu es un fonds qui m’appartient. Pour brouiller les pistes, je te fondrai dans d’autres textes. Je ferai un alliage. Du collage, de la soudure. Je plaquerai sur ton texte celui de Michael Cunningham, un livre que je suis seul à avoir… »

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