L’homme par qui le scandale aurait pu être évité

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Joseph C. Wilson, quatrième du nom, est aujourd’hui consultant. Il dirige sa propre firme, JCWilson International Ventures Corp. spécialisée en études stratégiques et développement du commerce international. Il est également chargé de cours à l’Institut d’études sur le Moyen-Orient, à Washington. Mais c’est, avant tout, un excellent spécialiste de l’Afrique.
Il commence sa carrière africaine en 1976 à Niamey, au Niger, où il travaille deux ans pour l’Usaid. L’amateur de plages californiennes et de surf est fasciné par ce pays sahélien, mais appréciera aussi Lomé, où il sera responsable administratif de l’ambassade jusqu’en 1979, date à laquelle il lui faut rentrer à Washington. Après un court séjour au bureau des affaires africaines du département d’État, il repart en Afrique du Sud et, de là, saute vers Bujumbura, au Burundi, où il sera trois ans chef de mission. Ce pays, gouverné d’une main de fer par le président Jean-Baptiste Bagaza, lui donne une impression de « grande tristesse ». Au point qu’en 1985 il demande à être rapatrié à Washington.
Loin de l’Afrique, Wilson s’initie pendant dix-huit mois aux subtilités du Congrès auprès du sénateur du Tennessee Al Gore. Une période passionnante, mais le virus africain le tenaille. En 1986, il repart pour deux ans à Brazzaville, où il est numéro deux de l’ambassade américaine. Joe Wilson gère alors, pour le compte de Chester Crocker, le « monsieur Afrique » du département d’État, le retrait des troupes cubaines et sud-africaines d’Angola. Il va faire plusieurs fois la navette entre Luanda et Brazza, et révéler des talents de négociateur qui seront remarqués à Washington. L’administration décide alors de l’affecter à un dossier plus sensible : l’Irak.
Joe Wilson débarque à Bagdad en 1988, deux ans avant le début de la guerre du Golfe, pour être l’adjoint immédiat de l’ambassadrice April Glaspie. Entre août 1990 et janvier 1991, au beau milieu de l’opération « Bouclier du désert », il négocie le départ de plusieurs centaines d’Américains et, le 13 janvier, il sera le dernier diplomate à quitter l’ambassade, trois jours avant le déclenchement de « Tempête du désert ». De retour, une fois encore, à Washington, il va suivre le dossier irakien pendant encore un an. Puis l’Afrique le rattrape. Comme il a réussi le concours du département d’État, on le nomme ambassadeur à Libreville, au Gabon, qui englobe aussi São Tomé e Príncipe. Il va demeurer en poste trois ans, pour finir par se sentir davantage proche de l’opposant d’alors, Paul Mba Abessole, que du président Omar Bongo, qu’il qualifie pourtant d’« ami ».
En 1995, Wilson est nommé conseiller politique du commandant en chef des forces armées américaines en Europe. Depuis la base de Stuttgart, il organise plusieurs opérations complexes, notamment l’évacuation des Occidentaux de Monrovia, au Liberia. Il accompagne également toutes les délégations de l’Otan en visite sur le continent africain. Enfin, il est promu successeur de Susan Rice, « madame Afrique » au Conseil national de sécurité. À la tête d’une équipe de spécialistes couvrant chacun une sous-région, il coordonne l’activité africaine de la Maison Blanche et organise notamment le voyage du président Clinton.
Joe Wilson fait ses bagages à l’arrivée de la nouvelle administration de George W. Bush.

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