Le trône de Celia Cruz est vacant
Le 16 juillet 2003, trois jours seulement après le décès de son compatriote cubain Compay Segundo (voir article page 84), la dépêche tombait : « Celia Cruz est morte ! » En Amérique latine, c’est la consternation. Au Guatemala, au Nicaragua, au Salvador, au Honduras, et même au-delà, les télévisions rendent un dernier hommage à celle qui portait depuis longtemps le glorieux titre de « Reine de la salsa ». Née le 20 février 1924 dans un quartier pauvre de La Havane, c’est dans sa résidence de Fort Lee, dans le New Jersey, qu’elle a rendu son dernier soupir, à 78 ans, des suites d’un cancer.
Celia a 26 ans, en août 1950, lorsqu’elle intègre le plus célèbre groupe de l’époque : la Sonora Matancera. Avec cette formation de légende, aux sonorités si particulières, elle assurera la promotion de la musique afro-cubaine à travers le monde.
En juillet 1960, à la faveur d’une tournée au Mexique, l’orchestre au grand complet décide de ne pas rentrer à Cuba, où la Révolution vient de triompher. Plus jamais elle ne reverra son île natale. En 1961, elle obtient la nationalité américaine. Dès 1965, elle se lance en solo. Commence alors une longue série de collaborations avec les plus grands musiciens d’un genre nouveau : la salsa (la « sauce »). Tito Puente, Johnny Pacheco, Willie Colon, Papo Lucca, Ismaël Rivera, Ray Barreto, et bien d’autres, signeront avec elle des dizaines d’albums. Certains de légende, comme le fameux Celia et Johnny, enregistré en 1974. En 1978, Celia Cruz est définitivement sacrée Reine de la salsa lors d’un concert de la Fania All Star, au Madison Square Garden de New York.
Pendant les années quatre-vingt-dix, la vague latine s’essouffle. Mais la Reina se relance encore une fois avec un titre, La Vida es un carnaval (1999), accueilli en triomphe dans toute l’Amérique latine. À 77 ans, en juin 2002, elle donnait de la voix au Zénith, à Paris… Il n’y avait que la mort pour l’empêcher de chanter.
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