La culture prend l’eau

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 1 minute.

Nez creux, coeur sec. Le « nez creux », c’est celui d’Olivier Poivre d’Arvor, le directeur général de l’Association française d’action artistique (Afaa), qui a fait preuve d’un véritable sens de la prémonition en décidant, dès le mois de janvier dernier, d’éviter Avignon où sont habituellement organisés, pendant le Festival, les « Rendez-vous » annuels du réseau culturel français à l’étranger. Les « intermittents du spectacle » en grève présents en nombre – et assez remontés – dans la cité des Papes ont donc vu leur échapper une proie de premier choix. C’est au Théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées, à Paris, autrement « sécurisé », que se sont réunis vendredi 18 juillet les fonctionnaires culturels et leurs partenaires.
Le coeur sec, c’est celui du « tuteur majoritaire » de l’Afaa, le ministère des Affaires étrangères, qui ne cesse de proclamer que l’action culturelle doit être « au coeur » de la diplomatie française, mais qui vient de procéder à un « gel » drastique des crédits de l’exercice en cours. Près de 20 % du budget 2003 viennent ainsi d’être purement et simplement supprimés, avec les conséquences qu’on imagine sur les programmes et les engagements déjà pris par les services culturels des ambassades françaises. Il semblerait toutefois que l’Afaa, principalement au vu de sa dimension africaine (Ibrahim Loutou, son vice-président, y couve l’ancienne « Afrique en création », absorbée par l’association), s’en tire un peu moins mal que d’autres : sur l’intervention personnelle du ministre, Dominique de Villepin, on a puisé dans les budgets de l’assistance technique. Mais, surtout, un Fonds de soutien prioritaire (FSP) de près de 6 millions d’euros viendra colmater quelques-unes des brèches qui déchiraient la coque du navire-amiral de la culture française à l’étranger.

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