Guantánamo : remboursez !

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 1 minute.

Dix millions de dollars pour « agonie mentale » et 400 000 dollars pour dettes accumulées par la famille pendant son emprisonnement : c’est la somme que réclame Mohamed Sanghir au gouvernement américain. Après dix mois d’internement dans le camp militaire de Guantánamo, sur l’île de Cuba, les autorités américaines ont déclaré le Pakistanais innocent et l’ont libéré en novembre 2002. Des 2 000 dollars promis à ce moment-là, il n’a touché que 100 dollars. Renvoyé à Islamabad, l’ancien prisonnier n° US9PK000143DP menace aujourd’hui d’engager des poursuites contre le gouvernement américain s’il n’obtient pas l’argent qu’il demande.
Envoyé en Afghanistan en juin 2001 par le mouvement du Jamaat Tableeghi, Mohamed Sanghir y dispensait des cours de religion quand il a été arrêté par les forces du chef de guerre Rachid Dostom après l’attaque américaine sur le pays, en octobre 2001. Livré aux militaires américains, il a donc été emprisonné à Guantánamo dans des conditions qu’il dénonce aujourd’hui. Interdiction de prier (jusqu’à ce qu’une grève des prisonniers pousse les geôliers à autoriser la prière), détention dans des cages de moins de deux mètres sur deux, normalement utilisées « dans les zoos »… Si environ vingt-cinq prisonniers ont été libérés sans autre forme de procès, il reste encore plus de cinq cent cinquante hommes dans les cages de Guantánamo.

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