Sahara occidental : l’ONU renouvelle pour un an le mandat de la Minurso

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies a renouvelé mercredi 30 octobre pour un an sa Mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

Un véhicule de l’ONU passe devant le siège de la Minurso, le 13 mai 2013 à Laâyoune. © AFP

Un véhicule de l’ONU passe devant le siège de la Minurso, le 13 mai 2013 à Laâyoune. © AFP

Publié le 31 octobre 2019 Lecture : 3 minutes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé mercredi 30 octobre pour un an la mission Minurso au Sahara occidental, sur fond de « frustration » du Front Polisario qui déplore l’inaction des Nations unies à pousser plus fortement pour une solution au conflit qui l’oppose depuis des décennies au Maroc. Une résolution en ce sens, rédigée par les États-Unis, a recueilli 13 voix pour et deux abstentions (Russie, Afrique du Sud).

« Nous regrettons que le Conseil de sécurité revienne au business as usual », avait souligné avant le vote, lors d’une rencontre avec quelques médias, Sidi Omar, le représentant du Front Polisario à l’ONU. « Nous déplorons profondément la perte de l’élan créé ces 18 derniers mois », avait-il ajouté. Après une longue interruption, le dialogue sous l’égide de l’ONU entre le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie avait repris lors d’une table ronde en Suisse en décembre 2018, suivie d’une deuxième en mars 2019, sans qu’une percée ne soit enregistrée.

la suite après cette publicité

Dans une déclaration devant des médias, Omar Hilale, l’ambassadeur marocain à l’ONU, s’est félicité que la résolution consacre « la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie » qui est « considérée comme sérieuse et crédible ». « Cette autonomie, dans le cadre de l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale du Royaume, demeure la seule et unique solution à ce différend régional », a-t-il insisté.

Le dossier ne bénéficie plus d’un émissaire de l’ONU depuis la démission en mai de l’ex-président allemand Horst Köhler. Après le vote, les États-Unis ont réclamé la nomination d’un nouvel envoyé spécial « au plus tôt ». « Nous exhortons le secrétaire général António Guterres à nommer une nouvelle personne», avait aussi déclaré Sidi Omar, en regrettant que le Maroc ait posé des « pré-conditions » comme le rejet de toute nouvelle personnalité allemande ou issue d’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France).

Prolongation d’un an au lieu de six mois

« Notre peuple a presque perdu toute foi dans ce processus » politique et le Front Polisario décidera d’ici fin décembre de poursuivre ou non son implication dans la négociation, a aussi souligné le responsable du Front, évoquant implicitement le risque d’une reprise du conflit.

La résolution de l’ONU est sans changement majeur par rapport aux textes précédents. Seule différence, la prolongation de la Minurso est pour un an et non plus six mois. Cela ne signifie pas un retour au « statu quo », ont assuré les États-Unis devant le Conseil de sécurité. Ce revirement est dû à l’absence d’émissaire, a expliqué un responsable américain sous couvert d’anonymat. Du temps est nécessaire pour une nomination et une relance du processus politique, a-t-il fait valoir.

En 2018, contre l’avis de la France et du Maroc, Washington avait imposé un renouvellement de six mois en six mois pour mettre la pression sur les parties

la suite après cette publicité

En 2018, contre l’avis de la France et du Maroc, Washington avait imposé un renouvellement de six mois en six mois pour mettre la pression sur les parties, sous l’impulsion de l’ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton qui avait même menacé de supprimer la mission très ancienne de l’ONU.

Ex-colonie espagnole, le Sahara occidental a été le théâtre d’un conflit jusqu’en 1991 entre le Maroc, qui a annexé le territoire en 1975, et le Front Polisario, qui réclame l’indépendance de cette étendue désertique de 266 000 km2 dans une région riche en phosphates et bordée d’eaux poissonneuses. Rabat refuse toute indépendance et de discuter de sa souveraineté sur ce qu’il considère comme une partie intégrante de son territoire.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires