De l’héroïne sur ordonnance

Publié le 21 juillet 2003 Lecture : 1 minute.

La prescription médicale de diacétylmorphine, ou héroïne, aux toxicomanes n’est pas une nouveauté en Europe. La revue Prescrire présente dans son numéro de juin des expériences de prescription d’héroïne en Suisse et aux Pays-Bas.
À Genève, un centre de prescription est ouvert sept jours sur sept et permet aux toxicomanes de s’injecter de l’héroïne, seuls ou avec l’aide d’un infirmier. Les toxicomanes peuvent aussi demander de la méthadone pour la journée, le week-end ou les vacances. Un encadrement psychologique et social est proposé comme pour les autres types de prise en charge.

En Suisse, entre janvier 1994 et décembre 2000, près de deux mille toxicomanes ont été admis. La moitié d’entre eux sont venus régulièrement durant plus de deux ans et demi, et un tiers pendant plus de cinq ans. Le traitement par héroïne a été arrêté dans la plupart des cas en raison d’une demande d’autres traitements : méthadone ou sevrage. La prescription de drogue s’est également accompagnée d’une forte diminution des consommations illicites d’héroïne et de cocaïne, et d’une amélioration des conditions de vie, notamment de logement et d’emploi.

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Aux Pays-Bas, un essai comparatif a montré que l’héroïne permettait d’améliorer la situation physique, mentale et sociale des toxicomanes ayant tenté sans succès une substitution par méthadone. La prescription médicale d’héroïne est un des moyens de réduction des risques, faute de mieux. Elle ne remplace pas les autres types d’accompagnement, mais pourrait les compléter dans certains cas.

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