Dette cachée du Mozambique : le ministre de la Justice sud-africain appelé à se prononcer sur l’extradition de Manuel Chang
Un tribunal sud-africain a demandé vendredi au ministre de la Justice de se prononcer sur l’extradition de l’ancien ministre mozambicain des Finances. Manuel Chang avait été arrêté en 2018 à Johannesburg pour sa participation présumée au scandale de la dette cachée du Mozambique.
Manuel Chang est détenu en Afrique du Sud depuis décembre 2018, à la demande des autorités américaines, pour sa participation présumée à des prêts frauduleux de 2 milliards de dollars à des entreprises d’État du Mozambique. Il est accusé d’avoir perçu plusieurs millions de dollars de pots-de-vin en marge de cette affaire.
Les États-Unis, qui affirment que des investisseurs américains auraient été lésés par ces montages, et le Mozambique demandent son extradition.
En mai, le ministre sud-africain de la Justice, Michael Masutha, avait décidé, avant de quitter son poste, de donner raison à Maputo et de renvoyer Manuel Chang au Mozambique. Mais en juillet, son successeur, Ronald Lamola, était revenu sur cette décision.
Vers une extradition outre-Atlantique ?
Vendredi, la Haute Cour de Johannesburg, saisie par Manuel Chang, a finalement donné raison à Ronald Lamola, confirmant l’annulation de l’extradition de l’ex-ministre dans son pays. La décision de l’envoyer au Mozambique ou aux États-Unis « relève de l’actuel ministre » sud-africain de la Justice, a ajouté le tribunal dans son jugement, laissant la voie à une éventuelle extradition outre-Atlantique.
En juillet, Ronald Lamola avait justifié sa décision de ne pas extrader Manuel Chang vers le Mozambique car il bénéficiait d’une immunité dans son pays et qu’il n’y avait été inculpé d’aucun crime.
Cette affaire de prêts frauduleux, dite de la « dette cachée », a précipité le Mozambique dans la pire crise financière de son histoire. Elle embarrasse son actuel président Filipe Nyusi, ministre de la Défense à l’époque des faits et réélu le 27 octobre dernier. Un homme d’affaires libanais, Jean Boustani, présenté comme le « cerveau » de l’opération, est actuellement jugé aux Etats-Unis.
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