Mali : face à la menace jihadiste, Ibrahim Boubacar Keïta appelle à « l’union sacrée »
Ibrahim Boubacar Keïta a appelé lundi soir les Maliens à « l’union sacrée » derrière leur armée, face à « la gravité de la situation dans le pays ». Un discours que le président malien a adressé à la nation trois jours après l’une des attaques les plus meurtrières ayant visées l’armée.
Dans un message à la nation diffusé lundi 4 novembre, après un nouveau week-end meurtrier, Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait décrété plus tôt dans la matinée trois jours de deuil national, a souligné « la gravité de la situation dans le pays » et mis en garde contre la tentation de tomber dans « le piège de l’ennemi qui est de nous opposer les uns aux autres et de saper le moral de nos vaillants combattants ».
« Dans ces circonstances particulièrement graves où la stabilité et l’existence de notre pays sont en jeu, notre seule réponse doit être l’union nationale, l’union sacrée autour de notre armée nationale » a-t-il rappelé.
« Message à la Nation du Président de la République suite aux attaques terroristes ». (Extrait 4) pic.twitter.com/m9dyAhESPO
— Presidence Mali (@PresidenceMali) November 5, 2019
Affaiblissement des forces maliennes
L’armée malienne a subi vendredi ses plus lourdes pertes depuis des années. Selon les autorités maliennes, quarante-neuf soldats maliens ont été tués dans l’attaque du camp d’Indelimane, près du Niger, dans le nord-est du pays.
Cette attaque intervient un mois seulement après que 40 soldats eurent trouvé la mort dans une double attaque jihadiste près de la frontière du Burkina Faso. L’organisation État islamique a revendiqué samedi l’attaque d’Indelimane dans un communiqué signé de sa « Province Afrique de l’Ouest », ainsi que la pose d’une bombe artisanale dans la même zone qui a tué un soldat français de l’opération Barkhane.
Un « nouveau concept opérationnel »
La dégradation de la situation sécuritaire et les revers subis renforcent les interrogations sur la capacité de l’armée malienne à faire face aux agissements jihadistes et aux autres violences auxquelles le Mali est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants.
Ils avivent aussi la crainte que l’État et le président malien ne soient à court de ressources. Face aux attaques, le président malien a dit avoir ordonné récemment pour l’armée l’élaboration d’un « nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offensive ».
Le soutien des forces étrangères, française, africaine et onusienne déployées au Mali « nous est plus que jamais nécessaire et c’est pourquoi je demande à ce que nous ne nous trompions pas d’ennemis », a-t-il dit, en écho évident aux voix qui s’élèvent contre la présence de troupes étrangères dans le pays. Il a présenté les condoléances du Mali à la France après la mort du brigadier Ronan Pointeau, tué ce week-end par un engin explosif.
La ministre française des Armées, Florence Parly, doit se rendre au Mali ce mardi, dans le cadre d’une tournée qui l’a menée lundi à N’Djamena et Ouagadougou.
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