Une bombe dans le PAF

L’arrivée en 2005 de la TNT télévision numérique terrestre s’annonce comme une révolution dans le paysage audiovisuel français.

Publié le 21 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

La télévision numérique terrestre, plus connue sous le nom de TNT (à ne pas confondre avec le trinitrotoluène, quoique le projet promette d’être explosif…), révolutionnera le paysage audiovisuel français le 1er mars 2005. Seuls pourront en bénéficier ceux qui débourseront une centaine d’euros pour s’équiper d’un décodeur… et qui résideront dans les 35 % du territoire de l’Hexagone alors couverts. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) assure toutefois que 80 % de la France sera en mesure de recevoir la TNT d’ici à 2007. En attendant, et en avant-première, voici un décryptage de cette petite bombe audiovisuelle, que nombre d’observateurs comparent déjà à l’arrivée en 1975 de la couleur dans les postes de télévision.
Grâce au procédé numérique, qui permet de compresser les fréquences hertziennes et de faire passer six chaînes là où l’analogique n’en faisait passer qu’une, une quinzaine de chaînes seront gratuitement accessibles aux téléspectateurs de la France métropolitaine – à condition qu’ils remplissent les conditions énoncées plus haut. Les images des chaînes traditionnelles – TF1, France 2, France 3, les émissions en clair de Canal +, M6, France 5 et Arte (ces deux dernières auront désormais chacune leur canal) – continueront de défiler sur le petit écran, dans une qualité néanmoins supérieure. Cinq chaînes, tirées du câble ou du satellite, s’y ajouteront : les clips de M6 Music, ceux de i-MCM, les feuilletons de TMC (ex-Télé Monte-Carlo), les fictions « branchées » de Festival et les débats – passionnants ! – de la Chaîne parlementaire. D’autres seront créées spécialement pour l’occasion. Ainsi NRJ, la « radio numéro un », passe à la télé sous l’appellation de NRJ TV. Le groupe AB lance une généraliste, NT1, tandis que Bolloré prend pied dans le royaume hertzien avec une chaîne, Direct 8, consacrée, comme son nom l’indique, au direct.
Voilà pour la première fournée. Dans un second temps, en septembre 2005, quinze autres chaînes, payantes celles-là, viendront compléter le bouquet de la TNT. Pourquoi la télévision numérique se dévoile-t-elle en plusieurs séquences ? Explication de Dominique Baudis, le président du CSA : « Il y aurait pu avoir confusion si nous avions tout lancé en même temps ; les gens auraient pu conclure que tout était payant, alors que c’est la première fois depuis quinze ans que des chaînes gratuites sont proposées aux téléspectateurs. » Reste que le téléphage devra acquérir un décodeur ou un téléviseur numérique, et, dans le premier cas, débourser environ 60 euros pour régler son antenne « râteau ». Tout cela fait beaucoup pour des ménages déjà suréquipés.
Le gouvernement français, qui s’appuie sur l’exemple britannique où la TNT gratuite fait un tabac, reste optimiste, affirmant que la télévision numérique n’est pas en concurrence avec le câble et le satellite. La première a une vocation généraliste, tandis que les seconds privilégient la diffusion de chaînes thématiques.

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