Sahel : la France annonce la mort d’un important chef jihadiste marocain
Le Marocain Ali Maychou, considéré comme le numéro deux et leader religieux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), organisation jihadiste reliée à Al-Qaïda, a été tué par les forces françaises au Mali début octobre, a annoncé mardi la ministre française des Armées Florence Parly.
Le jihadiste marocain Abou Abderahman al Maghrebi, alias Ali Maychou, a été tué « dans la nuit du 8 au 9 octobre » sur le sol malien, en coordination avec les forces nationales et un soutien américain, a précisé la ministre française des Armées Florence Parly, dans l’avion qui la ramenait d’une tournée dans plusieurs pays du Sahel, où quelque 4 500 militaires français sont déployés dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane.
« Deuxième terroriste le plus recherché au Sahel »
Celui qui était « le deuxième terroriste le plus recherché au Sahel – y compris par les Américains » selon la ministre, avait rejoint Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en 2012. Il en était devenu le leader spirituel avant de participer à la fondation du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) en 2017 avec Iyad Ag Ghali, le numéro un de l’organisation dont il était le plus proche fidèle (et qui est en tête de la liste des personnes recherchées).
Le GSIM a revendiqué les attaques récentes fin septembre début octobre contre les forces maliennes à Boulkessy et Mondoro avec 40 militaires tués. Le groupe a aussi revendiqué l’attentat de Ouagadougou de mars 2018 (8 morts). Les attentats de Ouagadougou de 2016 (30 morts) et 2017 (19 morts) sont également l’oeuvre d’Al-Qaïda.
Dégradation de la situation sécuritaire
Cerveau de l’expansion d’Al-Qaïda au Sahel, artisan de l’unité des katibas du sud au sein du GSIM, Ali Maychou est le deuxième personnage d’importance du GSIM tué cette année, après la mort de l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahya Abou El Hamame, en février.
« Il est très important de désorganiser ces mouvements en profondeur », a souligné la ministre, « mais cela ne signifie pas que ces mouvements s’autodétruisent en parallèle ». « Il faut continuer ce travail de contre terrorisme mais ce n’est qu’un élément » de la tâche à accomplir pour sécuriser les pays du Sahel, a-t-elle rappelé en mentionnant l’importance d’accompagner les forces armées locales pour qu’elles gagnent en autonomie. « La véritable victoire sera celle des armées sahéliennes », a-t-elle fait valoir alors que la situation sécuritaire dans la zone est fortement dégradée.
La nouvelle de cette élimination intervient quelques jours après la mort d’un soldat français dans le nord-est du Mali, tué par un engin explosif. Le groupe État islamique au Grand Sahara, autre organisation jihadiste active au Mali, a revendiqué cette attaque, de même que celle d’un camp militaire du Nord du pays où 49 soldats ont été tués vendredi (deux autres sont morts samedi, tués par une explosion dans le centre).
Envoi de force spéciales européennes en 2020
Malgré la présence des forces française, africaine et onusienne, la dégradation de la situation sécuritaire et les revers subis renforcent les doutes sur la capacité de l’armée malienne à faire face aux agissements jihadistes et aux autres violences auxquelles ce vaste pays est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants.
La ministre française a annoncé lors de son déplacement que des forces spéciales mises à disposition par des pays européens devraient être déployées au Mali en 2020, pour soutenir à l’armée nationale. « Nous avons sollicité une douzaine de pays et recueilli essentiellement des retours positifs. Ils restent subordonnées à un accord politique », le plus souvent de la part du parlement national, a-t-elle dit, tout en se déclarant « optimiste ».
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