Privatisation stratégique

Quatre candidats à la reprise de la Banque du Sud.

Publié le 21 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Quatre banques présenteront le 26 juin leurs offres en vue de l’acquisition des 33,54 % que l’État tunisien détient encore dans le capital de la Banque du Sud. Il s’agit de la française BNP Paribas, de l’italienne Monte dei Paschi di Siena, de la marocaine Banque commerciale du Maroc (BCM) et de l’espagnole Santander Bank. Ces deux dernières, qui sont liées par un accord de partenariat, ont annoncé leur intention de présenter une offre commune.
BNP Paribas, la plus grande des candidates, est déjà l’actionnaire de référence de l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI). Si elle parvient à rafler la mise, elle se trouvera à la tête du plus important réseau d’agences du pays (92 pour BS et une cinquantaine pour UBCI). C’est un atout majeur, ne serait-ce que parce que la France est le premier client et le premier fournisseur de la Tunisie. Cela lui permettra également de prendre l’avantage sur la Société générale, sa concurrente française, qui, en 2002, a pris le contrôle de l’Union internationale de banque (UIB).
Monte dei Paschi est, pour sa part, un actionnaire de longue date de la BS, dont elle détient 16,99 % du capital. L’occasion s’offre donc à elle d’être la première banque italienne à prendre le contrôle d’une banque tunisienne. Et de devenir le principal bénéficiaire de l’augmentation du flux des échanges entre la Tunisie et l’Italie.
Le tandem BCM-Santander Bank n’a, en revanche, qu’une expérience limitée de la Tunisie. La banque privée marocaine, qui vient de constituer un grand groupe régional avec la Wafa Bank, sa consoeur marocaine, a sollicité le soutien de son partenaire espagnol dans l’opération BS. Si elle l’emporte, on assistera à l’émergence d’une banque tout à fait originale, qui serait une belle illustration du « nouveau partenariat méditerranéen ».
La BS prépare sa privatisation depuis deux ans. Elle s’est d’abord efforcée de renforcer ses acquis : son réseau d’agences, l’indiscutable « culture d’entreprise » de son personnel, son taux d’encadrement de 48 %… Elle détient aujourd’hui 8 % du marché tunisien, pourcentage que les experts jugent inférieur à ses potentialités. Mais elle s’est surtout attachée à assainir ses comptes et à fournir des données fiables sur sa situation. Dans le cas contraire, elle n’aurait sans doute pas présenté un tel intérêt pour les candidats acquéreurs.

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