ONU : l’orage n’est pas pour aujourd’hui

Publié le 21 juin 2004 Lecture : 1 minute.

En ordonnant une nouvelle étude sur les possibilités d’imposer des sanctions à l’Afrique du Sud, le Conseil de sécurité des Nations unies a failli à sa tâche la semaine dernière. La responsabilité n’incombe pas seulement aux puissances occidentales mais aussi aux délégations africaines dont la majorité, notamment celles du Liberia et de la Sierra Leone – soutenues par le Maroc et la Côte d’Ivoire -, manquèrent à leurs responsabilités, telles qu’elles furent définies par la Conférence africaine au Sommet d’Addis-Abeba (mai 1963).
Il était évident que l’Occident allait s’opposer à toute résolution réclamant des sanctions immédiates contre l’Afrique du Sud. On s’attendait à ce que les quatre ministres des Affaires étrangères désignés par Addis-Abeba participent aux débats. Or seuls deux d’entre eux, de la Sierra Leone et du Liberia, finirent par venir à New York. Au lieu de s’entendre d’une manière démocratique avec les 31 autres délégations africaines sur les objectifs à atteindre, les deux ministres préférèrent s’entendre avec les puissances occidentales qui avaient préparé un projet de résolution, soumis par la Norvège mais rédigé par les États-Unis, et aboutissant à gagner du temps encore une fois. Le mot sanction ne figure même pas dans ce texte, qui parle prudemment de « mesures ». En dépit des vives résistances des représentants tunisien, algérien, guinéen et malien à ce projet, qui ajourne toute discussion sur l’apartheid jusqu’au 28 février 1965, les ministres libérien et sierra-léonais insistèrent pour le faire adopter et rallièrent à leurs vues les représentants marocain et ivoirien du Conseil de sécurité.
Que dit exactement la résolution ?
Qu’un nouveau groupe d’experts représentant tous les membres du Conseil de sécurité vont de nouveau se consulter pendant les huit mois qui viennent sur « la possibilité et la nécessité » d’imposer des sanctions que l’Assemblée générale avait déjà « recommandées ».
Le problème de l’apartheid est ainsi bloqué aux Nations unies jusqu’à la fin février prochain.

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