Marocains de France, unissez-vous !

Publié le 21 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Ils sont près d’un million à résider en France, nés ici ou là-bas, citoyens français ou non, qui ne veulent pas couper les ponts avec le royaume chérifien. Et qui en sont bien mal récompensés : souvent victimes de discrimination dans leur pays d’accueil, ils sont, dans leur nation d’origine, privés de facto du droit de vote que leur garantit pourtant la Constitution marocaine. Enfin, les navettes qu’ils effectuent de part et d’autre de la Méditerranée les exposent à toutes sortes de tracasseries administratives. Placés « à cheval » entre les deux pays, ils rencontrent de multiples difficultés en matière de couverture sociale ou bien dès lors qu’ils se marient, qu’ils divorcent ou qu’ils héritent, quand ils ne se retrouvent pas contraints au versement d’une taxe douanière exorbitante pour s’être fait voler leur voiture à Casablanca, pendant les vacances !
Comme tous les émigrés, ils ont cherché, depuis les débuts de leur présence en France, à se regrouper pour mieux défendre leurs droits et leurs requêtes : ce furent d’abord les « amicales », souvent téléguidées de Rabat pour assurer le contrôle politique (voire policier) des brebis éloignées, puis les associations, plusieurs centaines, dont la floraison témoigne de la vitalité de la société civile comme de celle d’une communauté qui n’a cessé de s’enrichir en se diversifiant. Mais la multiplication de ces associations a provoqué leur éparpillement : il n’en est aucune qui peut aujourd’hui prétendre parler au nom de l’ensemble de la population marocaine en France.
L’heure paraît donc venue de réaliser une « première mondiale pour le Maroc » : tout en laissant aux représentations existantes leur pleine autonomie, le Conseil national des Marocains de France (CNMF), dont la charte, les statuts et les projets ont été exposés le 18 juin à l’Institut du monde arabe à Paris, se propose de jouer désormais le rôle d’interlocuteur principal des pouvoirs publics, tant français que marocains, concernant tous les problèmes individuels ou collectifs auxquels sont confrontés les Marocains de France.
Ce nouveau Conseil – on a préféré ce terme à celui de « Fédération » – tirera sa légitimité des élections organisées sur l’ensemble du territoire français le 21 novembre prochain. Tous les Marocains résidant en France et toutes les personnes d’origine marocaine (livret de famille faisant foi) seront invités à élire des candidats présentés par les associations existantes selon un découpage qui tiendra compte de la répartition de l’immigration dans l’Hexagone. La campagne d’information se poursuivra pendant l’été, avant le grand rendez-vous donné dans les urnes, « entre rentrée et ramadan ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires