Algérie : Rouiba fait face à un choc de trésorerie sans précédent

Dans une lettre ouverte, le dirigeant du leader des boissons fruitées en Algérie annonce qu’une augmentation de capital ou l’entrée d’un nouvel investisseur sont à l’étude pour faire face aux importantes difficultés financières que traverse son entreprise.

Slim Othmani, le président de NCA Rouiba. © Jacques Torregano/The CEO Forum/JA.

Slim Othmani, le président de NCA Rouiba. © Jacques Torregano/The CEO Forum/JA.

Publié le 8 novembre 2019 Lecture : 3 minutes.

Exercice de transparence ou signal d’alerte… Aux prises avec d’importantes difficultés financières, le grand nom algérien des boissons à base de jus de fruits, NCA Rouiba, fait part à ses partenaires des difficultés qu’il rencontre, mais aussi des solutions qu’il met en place et des solutions à l’étude pour améliorer ses comptes.

Quelle est l’état de la situation ? NCA Rouiba « fait face pour la première fois de son existence à de graves soucis de trésorerie » annonçait le 5 novembre Slim Othmani, président du conseil d’administration de la société, dans une lettre publique adressée à ses actionnaires, aux consommateurs, aux fournisseurs et aux partenaires.

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Ouverture ou augmentation du capital

Le dirigeant, qui n’a pas livré de chiffres sur l’ampleur des difficultés, parle d’un « choc de trésorerie ». Face à ce défi, le conseil d’administration du groupe planche sur deux scénarios de sortie de crise : augmenter le capital de l’entreprise (actuellement de 849 195 000 dinars algériens, soit environ 6,4 millions d’euros), ou bien l’ouvrir à un nouveau « partenaire stratégique et/ou financier » (depuis 2014 Cévital détient 15 % de Rouiba).

Différents facteurs sont évoqués par Slim Othmani comme étant à l’origine de cette situation inédite pour l’entreprise fondée en 1966 : « la crise économique qui frappe le pays », « l’explosion des pratiques du sans facture » au sein de la concurrence, « la faible dynamique de la Bourse d’Alger« , mais aussi « des défaillances de gestion des créances, des dettes et du contrôle interne », liste Slim Othmani dans son communiqué.

Parmi les mesures prises, le groupe a déjà « remercié son directeur général ». Et d’autres mesures sont en vigueur ou à l’étude : le recours systématique aux poursuites judiciaires pour le règlement des créances, l’instauration du paiement à l’enlèvement, la couverture des risques d’impayés par la compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations, l’optimisation des opérations, la négociation pour restructurer l’endettement ou encore l’éventuelle cession d’immobilisation non-rentable.

Ainsi, même si la direction de l’entreprise se dit « très confiante quant aux résultats [du] plan d’action », les scénarios retenus pour lui permettre de renforcer ses fonds propres seront présentés prochainement en assemblée générale, dès la fin des discussions en cours.

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Droit de réponse de Sahbi Othmani à Jeune Afrique

Le cheminement des faits tel que présenté dans cet article laisse croire que Monsieur Sahbi Othmani a été remercié en étant le responsable de la défaillance de la société Rouiba et de ses difficultés de trésorerie. Ce dernier dément formellement ces informations et précise ce qui suit :

–  Contrairement à ce qui a été indiqué, il avait présenté sa démission le 1er août 2019 pour se consacrer à ses projets en Afrique.

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–  Dans un communiqué daté du 5 septembre 2019, le conseil d’administration de Rouiba et à sa tête, M. Slim Othmani, a pris acte de cette démission et a longuement vanté les qualités de M. Sahbi Othmani pour son dévouement, son engagement et sa contribution exceptionnelle au développement de l’entreprise durant dix-huit ans. Il a aussi relevé que M. Sahbi Othmani a laissé NCA-Rouiba « dans une position de marché des plus favorables pour une croissance future au meilleur des intérêts de tous ».

La société a déclaré elle aussi qu’elle s’appuiera pour son développement africain sur M. Sahbi Othmani qui a lancé divers projets sur le continent.

Le poste de directeur général a été assuré par la suite par le président du conseil d’administration assisté de trois directeurs généraux adjoints.

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