[Tribune] De Sarajevo à Abidjan, l’indispensable devoir de mémoire

À Luanda, l’urbanisation fait peu à peu disparaître les traces de la guerre civile angolaise. À Abidjan, aucun monument à la mémoire des disparus de la crise n’a été érigé. Pourtant, des projets symboliques et fédérateurs réunissant les ennemis d’hier pourrait donner à l’Histoire toute sa densité et, surtout, en tirer les leçons.

Une foule observe une victime de tirs, en janvier 2011 dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Une foule observe une victime de tirs, en janvier 2011 dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

PADONOU-Oswald
  • Oswald Padonou

    Docteur en sciences politiques. Enseignant et chercheur en relations internationales et études de sécurité

Publié le 15 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Je rentre de Sarajevo. Pour le passionné d’histoire des relations internationales et d’histoire militaire que je suis, ce séjour sur les lieux de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, à l’origine de la Première Guerre mondiale, aura été une forme d’accomplissement mais aussi une révélation.

Sarajevo, comme chacun sait, a également connu, au début des années 1990, une guerre civile sanglante dont elle conserve volontairement les stigmates. Si la Sniper Alley a retrouvé un certain charme, les immeubles de cette avenue, défigurés par les impacts de balles et d’obus, témoignent encore de la violence et des drames.

En fait, la « Jérusalem des Balkans » n’est que foisonnement de cimetières, de stèles, de monuments et de musées consacrés à ce conflit. Pas pour le magnifier, mais pour donner à l’Histoire toute sa densité et, surtout, en tirer les leçons.

Bien s’informer, mieux décider

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