Au temps des peintres voyageurs

Alexandre Iacovleff s’est rendu célèbre dans les années 1920-1930 avec ses oeuvres rapportées des Croisières Citroën. Une grande exposition lui est consacrée.

Publié le 21 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Grâce à une grande exposition, organisée au musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt, dans la banlieue de Paris, suivie d’un magnifique livre abondamment illustré, le nom d’Alexandre Iacovleff ainsi que son oeuvre reviennent dans les mémoires. Il est surtout connu des amateurs des grands voyages du siècle dernier. Français d’origine russe, né en 1887 à Saint-Pétersbourg, il a été le peintre des fameuses Croisières, ces raids de la première heure organisés par le fabricant d’automobiles André Citroën. En ces temps anciens où la photographie n’en était qu’à ses débuts, les aventuriers occidentaux aimaient s’adjoindre un dessinateur. Iacovleff fut l’un de ceux-là, et son talent a permis de conserver l’image de lieux et de gens aujourd’hui disparus.
À son époque, Iacovleff était une célébrité. Très impliqué dans la vie artistique de Moscou, puis de Paris, il était proche du monde de la danse, de la musique et du théâtre. Certaines de ses toiles évoquent d’ailleurs son goût prononcé pour les arts vivants. Il était également décorateur, et ses murs peints sont d’une grande finesse.
La première expédition Citroën, appelée Croisière noire, composée de cinq véhicules autochenilles, est partie de Colomb-Béchar, en Algérie, le 28 octobre 1924. Elle a traversé le Sahara, le Niger, le Tchad, l’Oubangui-Chari (ancien nom de la Centrafrique) et le Congo belge avant d’embarquer, en juin 1925, pour Madagascar. Les dessins de Iacovleff immortalisent le périple et surtout les peuples rencontrés : Touaregs, Peuls, etc., ainsi que les principales personnalités auxquelles l’équipe est présentée : le sultan de Zinder, l’empereur Haïlé Sélassié.
Sept ans plus tard, une nouvelle expédition est organisée, la Croisière jaune, qui part sur les routes de Perse, d’Afghanistan, traverse l’Himalaya jusqu’en Chine. Le crayon de Iacovleff croque les populations d’Asie centrale, les Chinois lettrés et les hommes du peuple. Il peint ceux qu’il rencontre et ce qu’il voit, dans un style très personnel.
Il est aujourd’hui très agréable de redécouvrir cette oeuvre variée, portraits, paysages et scènes de genre venus d’un monde qui n’existe plus.

Exposition jusqu’au 14 août au musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt (France).
Itinérances, Alexandre Iacovleff (1887-1938), Éditions Somogy, 238 pp., 48 euros.

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Renseignements : www.annees30.com

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