Tunisie : Ennahdha propose Rached Ghannouchi pour la présidence du Parlement

Arrivé en tête des législatives tunisiennes, le parti d’obédience islamiste Ennahdha a indiqué dimanche 10 novembre qu’il proposait son chef historique Rached Ghannouchi pour le poste de président du Parlement, et répété vouloir un Premier ministre issu du mouvement.

Rached Ghannouchi, le président du parti Ennahdha, le 18 juin 2019. © Ons Abid pour JA

Rached Ghannouchi, le président du parti Ennahdha, le 18 juin 2019. © Ons Abid pour JA

Publié le 10 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Ennahdha a remporté les élections législatives du 6 octobre en décrochant 52 sièges, loin toutefois de la majorité (109), et conduit depuis des négociations ardues en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.

« Il a été décidé de présenter la candidature de Rached Ghannouchi pour la présidence du Parlement », a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis Abdelkarim Harouni, le chef du conseil de la choura, l’organe consultatif du parti.

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« La priorité va au Parlement »

« La priorité va au Parlement, parce que c’est au sein de l’Assemblée que les lois et les décisions sont prises », a-t-il expliqué.

Le parti Ennahdha n’a en revanche toujours pas indiqué à quelle personnalité il souhaitait voir confier la tâche de former un nouveau gouvernement. Il a pour cela jusqu’à vendredi prochain.

Devant la presse, Abdelkarim Harouni a affirmé que le nom de Rached Ghannouchi avait été précédemment suggéré par le conseil de la choura pour tenir ce rôle, avant qu’il ne soit décidé de donner la priorité au Parlement, a-t-il expliqué.

« Le conseil de la choura tient au droit du mouvement de présider le gouvernement », a-t-il néanmoins noté, regrettant la position de « certains partis qui veulent priver le vainqueur des législatives » de ce droit.

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Un rapport de Rached Ghannouchi sur l’état des négociations en vue de la formation du gouvernement a été présenté devant le conseil, a indiqué Abdelkarim Harouni, qui a critiqué l’attitude de « certains partis ».

Ennahdha devra nouer des alliances

Début novembre, Ennahdha a dévoilé un programme qu’il souhaite faire signer, après concertations, par toutes les composantes du futur gouvernement.

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Ce programme se concentre sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, le renforcement de la sécurité, le développement de l’éducation et des services publics ou encore l’augmentation des investissements.

Ennahdha devra composer avec cinq ou six formations pour obtenir une majorité soutenant tout nouveau gouvernement.

Cette formation a exclu d’éventuelles négociations avec le parti Qalb Tounes, arrivé deuxième des législatives avec 38 sièges et présidé par l’homme des médias controversé Nabil Karoui, et le Parti destourien libre de l’avocate anti-islamiste Abir Moussi (17 sièges). Le nouveau Parlement doit tenir sa première session plénière mercredi.

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