Renaissance africaine à Dakar

Plus de quarante ans après l’épisode glorieux de 1966, le Sénégal organisera en 2009 une nouvelle grand-messe des cultures noires.

Publié le 21 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Après celles de 1966 et 1977, la troisième édition du Festival mondial des arts nègres aura bien lieu. Malgré plusieurs reports, Alioune Badara Bèye, coordinateur général, soutient que la machine est bel et bien en marche. Initialement prévu en 2006, année du centenaire de la naissance du poète et ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Fesman III se tiendra en février 2009 au Sénégal, assure Alioune Badara Bèye. Une date qui, selon ce dernier, évitera un télescopage avec le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) prévu à Dakar en 2008 et permettra au Fesman d’utiliser les installations de l’OCI (hôtels, salle de conférences).
Il avait fallu près de dix années pour organiser la première édition du Festival mondial des arts nègres à Dakar, en 1966, et onze pour la deuxième à Lagos, en 1977, explique Bèye, qui rappelle que ce n’est qu’en avril 2005 que le comité d’organisation de la troisième édition a été installé, suite à la décision du président Wade de ressusciter le Festival. L’ambition des organisateurs est de faire, à cette occasion, du Sénégal « un carrefour du monde ». Ils prévoient que plus de 100 000 personnes convergeront vers le pays de Léopold Sédar Senghor, de Cheikh Anta Diop et de tant d’autres figures célèbres.
En attendant ces retrouvailles, plusieurs équipes sont mobilisées au Sénégal, en France et au Brésil, notamment, pour assurer le succès de la manifestation. Les 81 pays ayant déjà exprimé le souhait d’être présents doivent d’abord sélectionner les artistes qui les représenteront dans au moins quatre disciplines (arts visuels, littérature, cinéma et vidéo, musique, danse, théâtre, critique d’art).
Le lancement officiel du Fesman III a eu lieu à Paris au début de mai. Un choix symbolique, car c’est dans la « Ville lumière », en 1956, lors du premier Congrès des écrivains et artistes noirs initié par Alioune Diop, le fondateur des éditions Présence africaine, que pour la première fois l’idée d’une rencontre des artistes noirs en Afrique avait été évoquée.
Le 26 juin, c’est à la Martinique que sera fêtée la renaissance du festival et, par la même occasion, le 94e anniversaire d’Aimé Césaire, parrain du Fesman III. Après Fort-de-France, une autre présentation de la manifestation est prévue en juillet à Atlanta (États-Unis). Ce sera ensuite au tour de Bamako (Mali) d’accueillir une délégation composée de membres des différents comités du Festival. Enfin, en octobre, une autre rencontre, à Dakar, regroupera les présidents des jurys et des commissions internationales.
« Si la mobilisation continue, le Fesman III sera un succès », assure Alioune Badara Bèye, qui se dit nullement préoccupé par les questions matérielles dans la mesure où le chef de l’État sénégalais s’est engagé à assurer l’essentiel du financement. Le budget s’élève à près de 30 millions d’euros. Pour le coordinateur général, l’heure de la « renaissance africaine » (thème du festival) a sonné !

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