Quand les Européens étaient noirs

Publié le 21 mai 2007 Lecture : 1 minute.

Les premiers hommes étaient-ils noirs ou blancs ? On a longtemps mis en doute la thèse de Cheikh Anta Diop, qui affirmait que les Homo sapiens sortis d’Afrique il y a quelques dizaines de milliers d’années étaient des négroïdes et que leur peau se serait éclaircie sous l’effet de facteurs environnementaux tels que le climat. « Une humanité née sous la latitude des Grands Lacs, presque sous l’Équateur, est nécessairement pigmentée, d’après la loi de Gloger qui veut que des animaux à sang chaud soient pigmentés en climat chaud et humide », écrivait l’historien sénégalais dans Notes africaines (Ifan, Dakar) en 1975. Or voilà que les travaux d’un chercheur américain semblent valider la théorie de Cheikh Anta Diop. En retraçant l’évolution d’un gène lié à la couleur de l’épiderme, Heather Norton, de l’université de Tucson (Arizona), a établi que la mutation qui a blanchi la peau des populations qu’on appelle aujourd’hui européennes se serait produite il y a entre 5 300 et 6 000 ans – c’est-à-dire hier, à l’échelle paléoanthropologique.

Le changement ne serait pas tant lié au climat qu’à l’alimentation. À cette époque du néolithique, en effet, les chasseurs-cueilleurs se seraient transformés en agriculteurs. Et c’est pour s’adapter au régime alimentaire induit, plus pauvre en vitamine D (qu’on trouve essentiellement dans les poissons et les produits animaux), essentielle pour l’absorption du calcium et la minéralisation des os, des cartilages et des dents, que la peau serait devenue claire, une caractéristique favorisant la production de ladite vitamine sous l’effet des rayons solaires.

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