De Tunis à Cotonou, le franc CFA poussé vers la sortie
La disparition du franc CFA a été au cœur d’une conférence de quatre jours à Tunis sur la souveraineté monétaire en Afrique, organisé du 6 au 9 novembre par la fondation allemande Rosa Luxemburg. Dans le même temps, Patrice Talon, le président du Bénin, annonçait un retrait des réserves de changes de France.
![Billets de francs CFA d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. © Crédit : jbdodane](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/10/24/10995714695_4f278e8245_k.jpg)
Billets de francs CFA d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. © Crédit : jbdodane
Faire éclater le système du franc CFA, rien de moins. C’est le message tenu le 7 novembre par le président du Bénin, Patrice Talon, dans une interview conjointe à RFI et France24 dans laquelle il a affirmé que « très rapidement » les réserves de change du franc CFA seraient retirées de France pour être reversées dans « des banques centrales partenaires dans le monde ».
![Le président du Bénin, Patrice Talon. © RODRIGUE AKO/Présidence du Bénin](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=600,height=400,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/11/30/29539hr_-e1543760472380.jpg)
Le président du Bénin, Patrice Talon. © RODRIGUE AKO/Présidence du Bénin
Une déclaration qui a réjoui les chercheurs rassemblés à Tunis du 6 au 9 novembre pour plancher, à l’initiative de la fondation allemande Rosa Luxemburg (gauche radicale), sur la souveraineté monétaire africaine et donc du franc CFA.
« L’annonce du président béninois est inédite et dont les modalités ne sont, à ma connaissance, pas prévues par les textes. Dans les années 1980, les pays africains utilisant le franc CFA avaient demandé à pouvoir retirer plus de devises pour faire face aux crises. Le Trésor français leur avait sèchement rétorqué que c’était impossible. Là, ça va être intéressant de voir la réaction de la France dans un contexte où l’Afrique cherche à s’unir économiquement et financièrement. Il s’agit en tout cas de mettre la pression, au moins politique, sur la France », expliquait vendredi pour Jeune Afrique Carla Coburgern, chercheuse à l’Université SOAS de Londres.
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