Israël se ferme aux juifs éthiopiens
Ils ont tout quitté pour émigrer en Terre promise. Des milliers de juifs éthiopiens, partis de leurs villages – depuis plusieurs années pour certains – ont rejoint la capitale en attendant que l’ambassade d’Israël à Addis-Abeba organise leur départ. En 2005, Tel-Aviv avait promis d’accueillir, d’ici à la fin 2007, tous les Falashmoras, une communauté de 12 000 Éthiopiens d’origine juive. Chaque mois, deux cents d’entre eux bénéficiaient du sésame. Mais en février dernier, l’État hébreu a fixé de nouveaux critères d’émigration, réduisant ainsi les chances de départ. Les candidats malheureux, vivant pour la plupart dans une extrême pauvreté, ne peuvent plus retourner chez eux : leurs terres ont été redistribuées depuis qu’ils ont regagné Addis.
Ces vingt dernières années, Israël a organisé le rapatriement de 35 000 juifs éthiopiens, portant leur communauté à 80 000 membres au sein de l’État juif. La Terre promise est pourtant loin d’être un eldorado pour les Falashas et les Falashmoras. Relégués dans des ghettos, ils sont victimes de discriminations diverses y compris dans l’armée, où les Éthiopiens affichent le plus haut taux de suicide. Bon nombre d’entre eux ne parlent ni n’écrivent l’hébreu, et trois quarts des femmes sont illettrées. Le taux de chômage chez les juifs éthiopiens vivant en Israël est de 53 % chez les hommes et 65 % chez les femmes. Même si le clergé les a officiellement reconnus comme juifs, une partie du rabbinat doute aujourd’hui encore de leur judaïcité.
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