Dubaï en terre africaine ?

Les autorités misent sur le projet d’une nouvelle capitale pour faire du pays un pôle économique de premier ordre sur le continent.

Publié le 21 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Fonctionnelle, haut de gamme, ultramoderne Les adjectifs qualifiant la nouvelle capitale dont le pays voudrait se doter ne manquent pas. Il faut dire que le projet, pour le moins ambitieux, a pour but de faire du pays de la Téranga (« hospitalité », en wolof) un pôle économique de premier ordre sur le continent. Selon les prévisions du ministre chargé du projet, Ahmed Khalifa Niasse, les premières infrastructures de « Dubaï sur Atlantique » – comme il l’appelle – pourraient être achevées dans trois ans. Le 4 avril 2010, la Fête de l’indépendance du Sénégal devrait même être célébrée dans la nouvelle capitale -, qui sera alors la troisième dans l’histoire du pays, après Saint-Louis et Dakar -, dont le nom officiel n’a toujours pas été révélé par le président Abdoulaye Wade.
Optimiste, le ministre Ahmed Khalifa Niasse se veut rassurant : bien que colossal, le projet n’a rien d’utopique. Le cabinet d’architecture parisien Cacoub en a d’ores et déjà réalisé les plans. En outre, les autorités ont engagé depuis plusieurs semaines de très sérieuses négociations avec des firmes immobilières de Dubaï. Et un accord a été signé à la fin du mois de mars avec Limitless, la filière immobilière de Dubai World. Par ailleurs, une délégation du groupe émirati Damag a effectué à la mi-mai un voyage dans le pays afin de visiter le site où la nouvelle capitale devrait sortir de terre.
Situé sur la côte nord de l’Atlantique, à mi-chemin entre Dakar et Saint-Louis, « Dubaï sur Atlantique » devrait coûter, selon les premières estimations, quelque 30 milliards de dollars. Mais qui va payer ? D’après Ahmed Khalifa Niasse, l’État du Sénégal ne déboursera pas un centime pour sa réalisation. En revanche, il devra verser un « loyer » – d’un montant encore inconnu – lui permettant de disposer des bâtiments administratifs, des hôtels, des hôpitaux ou encore des routes. Le bail s’étalera sur une période de trente à cinquante ans. Considérée par les autorités sénégalaises comme un outil au service du développement du pays, de l’Afrique de l’Ouest et du Nord, « Dubaï sur Atlantique » occupera, dans un premier temps, une superficie de 5 000 hectares (ha). À terme, la ville s’étendra sur 25 000 ha pour une population de 200 000 habitants en 2010, et de 1 million par la suite.
La capitale du futur, dont l’architecture rappellera néanmoins les monuments ancestraux soudano-sahéliens et arabo-berbères, sera par ailleurs reliée à Dakar et à l’aéroport Blaise-Diagne de Diass par un train à grande vitesse (TGV), le premier sur le continent. D’après les premiers plans établis, des autoroutes de six à huit voies en direction de Saint-Louis et de Dakar ainsi qu’un port seront construits. Les promoteurs Limitless et Damag prévoient par ailleurs des travaux d’aménagement à Dakar et la construction d’hôtels de luxe au lac Rose (à 40 km au nord de Dakar)

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