Bénin : le Parlement adopte un nouveau Code électoral
Le Parlement béninois a adopté à l’unanimité jeudi un nouveau Code électoral instaurant notamment un poste de vice-président mais qui ne répond pas aux principales revendications de l’opposition qui avait été exclue des dernières législatives.
Les nouvelles réformes introduites concernent l’organisation à l’avenir d’élections générales regroupant tous les scrutins, l’institution de mesures de discrimination positive au profit d’une meilleure représentation des femmes au Parlement, la création d’un poste de vice-président, la mise en place de nouvelles listes électorales et la réforme de la Commission électorale nationale autonome (Cena) à partir de 2021, année de la prochaine présidentielle.
Autre innovation, le code électoral réduit à 50 millions de francs CFA (76 200 euros), la caution à payer par les candidats à l’élection présidentielle alors qu’elle était de 250 millions auparavant.
Le nouveau code prévoit aussi que pour la validation de leur candidature, les futurs prétendants au poste de président et vice-président de la République « doivent être parrainés par 10% de l’ensemble des députés et des maires ».
Le nombre de députés est porté de 83 à 109 sièges dont 24 exclusivement réservés aux femmes à raison d’une femme par circonscription électorale et seules les listes ayant obtenu 10% des suffrages valablement exprimés sont éligibles à l’attribution de sièges.
L’opposition insatisfaite
Toutefois, les conditions introduites en amont des élections législatives d’avril, notamment sur la délivrance des récépissés de reconnaissance des partis et le quitus fiscal demandés aux partis politiques, point d’achoppement qui avait exclu les partis d’opposition du dernier scrutin, restent inchangées.
L’opposition, qui n’avait pas pu présenter de listes, avait dénoncé un « coup d’État électoral » et des manifestations ont entraîné le pays dans une grave crise politique pendant plusieurs mois.
L’opposition béninoise n’a pas encore réagi publiquement au vote de la nouvelle loi mais un militant de l’Union sociale libérale (USL), parti de l’opposant exilé en France Sébastien Ajavon, a affirmé à l’AFP que « le nouveau code n’est en rien une avancée ».
« Toutes nos attentes sont restées insatisfaites et rien n’a été fait pour faciliter la reconnaissance juridique des partis d’opposition », a déploré de son côté Sosthène Samson Assogba, un responsable local des FCBE, le parti de l’ancien président Boni Yayi, joint au téléphone.
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