Au Kenya, la lutte contre le blanchiment d’argent et la fraude fiscale passe la monnaie au peigne fin
Les échanges illicites sont dans le viseur du gouvernement kenyan, qui, après une série de lois restrictives, a entrepris de sortir les billets les plus fréquents de la circulation pour lutter contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. La mesure parachève la surveillance de la monnaie mobile et la répression des cryptomonnaies décentralisées.
![Au Kenya, les billets de 1 000 shillings représentent 80 % de la masse monétaire en circulation. © Claudia Lacave](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/11/15/dsc_0042.jpg)
Au Kenya, les billets de 1 000 shillings représentent 80 % de la masse monétaire en circulation. © Claudia Lacave
![La start-up Grassroots Economics a mis en service le Bangla-Pesa, une monnaie virtuelle pour échanger biens et services. © Grassroots Economics](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=72,height=88,fit=crop/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/01/24/capture-grassroots-economics.jpg)
Blockchain et cryptomonnaies, des technologies pour l’Afrique
Les cryptomonnaies et plus largement les blockchains répondent aussi à des soucis très prégnants à travers le continent africain, qu’il s’agisse d’un faible accès aux services bancaires, d’un manque de transparence dans les chaînes logistiques ou de collecter des financements pour des projets.
La Banque centrale du Kenya (CBK) a annoncé début octobre l’achèvement du remplacement des billets de 1 000 shillings kenyans (environ 8,8 euros) par de nouvelles devises. L’opération, qui a duré quatre mois, visait d’une part à satisfaire la Constitution de 2010, en supprimant toute personnalité politique de la surface des billets, et d’autre part à lutter contre la monnaie illicite, l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent.
Les billets de 1 000 shillings représentent 80 % de la masse monétaire utilisée au Kenya. Économiste à l’université de Nairobi, Samuel Nyandemo assure qu’ « au Kenya il y a beaucoup de monnaie illicite et ce sont surtout des billets de 1 000. Ils sont faciles à stocker en grande quantité. »
Sur les 217 millions de billets en circulation, 96 % ont été retournés entre le 1er juin et le 30 septembre. Le gouvernement kényan a réalisé cette démonétisation en quatre mois, soit un laps de temps relativement court, dans une volonté de surprendre les fraudeurs.
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