Niger : l’opposant Hama Amadou a été arrêté et placé en détention
L’ancien président de l’Assemblée nationale et principal opposant nigérien Hama Amadou, a été arrêté, ce lundi matin à Niamey, où il était rentré jeudi après trois ans d’exil. Il a été placé en détention, où il doit encore purger huit des douze mois de prison auxquels il a été condamné dans l’affaire de trafic de bébés.
Hama Amadou a été arrêté ce lundi matin, après s’être présenté de lui-même à la gendarmerie, vers 6 h, a confirmé à Jeune Afrique un conseiller de l’opposant. l’ancien président de l’Assemblée nationale avait choisi de répondre à une convocation reçue la veille. Il a ensuite immédiatement été emmené à la prison de Filingué, à près de 200 km au nord-est de Niamey, où il doit encore purger les huit mois de prison, sur les douze auxquels il a été condamné.
Hama Amadou avait mis fin, jeudi 14 novembre, à trois années d’exil entre la France – où il avait fui en 2016 – et le Bénin. Dès son arrivée, il s’était rendu au cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa mère, décédée le 24 octobre dernier. Il se savait en sursis, et s’attendait à être convoqué par la gendarmerie une fois la période des condoléances passées.
Pendant trois jours, entouré de proches et de militants, il a reçu de nombreuses personnalités venues lui présenter leurs condoléances, parmi lesquelles Lalla Malika Issoufou, épouse du président Mahamadou Issoufou. Il a également échange par téléphone avec le président nigérien.
Mohamed Bazoum, ministre de l’Intérieur et daupin désigné par le président nigérien pour porter la candidature de son parti à la présidentielle 2021, est également venu lui présenter ses condoléances.
Candidat à la présidentielle de 2020
Ancien allié du président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou avait quitté le Niger fin août 2014, après l’autorisation par les députés de son audition par la justice dans une affaire de trafic international de bébés, qu’il a toujours qualifiée de cabale politique. Il était revenu un an plus tard, mais, en mars 2017, avait été condamné par contumace à un an de prison pour complicité dans ce dossier.
Candidat à la présidentielle de 2016, Hama Amadou était arrivé en deuxième position, alors qu’il n’avait pas pu faire campagne. Après le premier tour, il avait été évacué d’urgence de sa cellule pour recevoir des soins médicaux en France et n’était, depuis, plus rentré au Niger.
Désigné en août candidat à la présidentielle de décembre 2020 par son parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden), principal mouvement d’opposition, Hama Amadou – déchu de son poste de député en 2018 – pourrait cependant se voir écarter du scrutin en raison de sa condamnation.
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